Depuis le 1er janvier 2010, l'élevage des poules pondeuses en cages est prohibé en Allemagne. Cette interdiction, qui intervient deux ans avant l'échéance imposée par la Commission européenne à tous les Etats membres, a bouleversé le marché des œufs outre-Rhin.
Nombreux sont les éleveurs qui ont cessé de produire car ils ne voulaient pas investir dans de nouveaux bâtiments ou craignaient la concurrence des pays où la cage est encore légale.
Sur le terrain, le constat est sans appel. Les prix ont sensiblement grimpé et le marché fait la part belle aux œufs importés pour satisfaire la demande des Allemands, qui consomment en moyenne 212 œufs par an. « Alors qu'en 2000, 75 % des œufs consommés étaient issus de la production nationale, ce chiffre est tombé à 50 %, voire moins », estime la Fédération nationale des aviculteurs.
Les préférences des consommateurs et des chaînes de supermarchés influencent également le marché. Certaines enseignes ne proposent plus à leur clientèle les œufs de poules élevées en cages.
Une décision qui pénalise les producteurs qui élèvent leurs poules en petits groupes dans des cages plus grandes et mieux aménagées que les cages classiques. Leurs œufs portent aussi le numéro « 03 », qui signifie « œuf de cage ».
Ainsi, la part de marché qu'occupent les œufs issus de l'élevage au sol vient de franchir le seuil des 50 %. Les marchés des œufs bio et des œufs de plein air gagnent aussi du terrain et affichent des prix en hausse.
La période de transition est difficile pour la production. Mais tous les éleveurs ne se sont pas laissés abattre et « avec les investissements déjà réalisés, l'appareil de production est préparé pour l'après-2012 ». La fédération avicole veut croire que la production nationale reviendra sur le marché.
Le boom des importations
80 % des œufs importés proviennent des Pays-Bas et le reste essentiellement de la Pologne. Entre janvier et novembre 2009, on a recensé 4,77 milliards d'œufs en provenance des Pays-Bas, soit 24 % de plus qu'en 2008 et 470 millions de la Pologne (+21 % par rapport à 2008). Mais les prix en hausse attirent de nouveaux pays, notamment l'Autriche. |