L'Union européenne a décidé de mettre en place, à compter du début mars, une aide au stockage privé du porc. Objectif : faire remonter les cours, en chute sous l'effet conjugué d'un embargo russe décrété en janvier 2014 et d'une hausse de la production, a annoncé la Commission le 24 février.
L'adoption de ce mécanisme, dont la précédente activation remonte à 2011, a été approuvée par 21 Etats membres, au premier rang desquels la France et le Danemark, très demandeurs, la Pologne et la Belgique, a précisé une source européenne. Il s'agit de subventionner le stockage, pour des durées variant de 90 à 150 jours, de produits porcins retirés du marché afin de faire rebondir les cours.
Ceux-ci « ont considérablement chuté sur tous les marchés européens sous l'effet conjugué des barrières russes à l'importation et d'une hausse de la production dans l'UE », a précisé la Commission dans un communiqué.
« Sérieux problèmes de liquidités » chez les producteurs
Selon l'exécutif européen, les cours sont actuellement inférieurs de 20 % à la moyenne des cinq dernières années, après six mois où ils étaient déjà en recul de 15 %, créant « de sérieux problèmes de liquidités » chez les producteurs.
La Commission européenne avait fait part dimanche de sa disposition à une telle intervention, lors d'une visite du commissaire à l'Agriculture, Phil Hogan, au Salon de l'agriculture à Paris. « Cette mesure va permettre le retrait d'un volume considérable de produits du marché », permettant de « stimuler le fragile rétablissement des prix » en cours, a révélé M. Hogan.
L'Allemagne, l'Espagne et la Suède ont voté contre la mesure tandis que les Pays-Bas, le Royaume-Uni, la République tchèque et la Slovaquie se sont abstenus. A titre d'exemple, les producteurs recevront de 254 à 278 euros par tonne de jambon stockée, selon la durée du retrait.
Moscou a décrété en janvier 2014 un embargo sur le porc européen, officiellement motivé par des cas de fièvre porcine africaine en Lituanie et en Pologne. L'UE a porté plainte contre cet embargo devant l'Organisation mondiale du commerce (OMC).
La Russie impose par ailleurs depuis août un embargo sur les exportations agroalimentaires européennes, en réaction aux sanctions que lui a infligées l'UE sur la crise ukrainienne. L'UE a déjà activé des mesures d'aides aux maraîchers et au secteur laitier pour y faire face.
A télécharger :
- Le détail des aides prévues par la Commission (24 février 2015)