Alors que le secteur de la volaille vient d'obtenir des répercussions des hausses des matières premières à l'aval, la Fédération nationale porcine (FNP) dénonce la position de blocage des industriels de la charcuterie. Ces derniers refusent toujours de signer l'accord du 3 mai qui prévoit une renégociation des prix entre industriels et distributeurs lorsque le prix de l'aliment flambe.
« Nous sommes la production qui a le plus besoin de cette répercussion. La position des industriels de la charcuterie est incompréhensible, a insisté mercredi 6 juillet Jean-Michel Serres, le président de la FNP. Ça donne le beau rôle à la grande distribution. Et avec 75 % de notre production transformée c'est un vrai piège. »
D'autant que face au contexte difficile, il n'y a pas de temps à perdre. Depuis le début de mai, le prix du porc a perdu 17 centimes d'euro par kilogramme. Une baisse inhabituelle en cette période mais qui s'explique par la remise sur le marché d'une partie des produits stockés lors de la crise de la dioxine au début de l'année.
« Nous avons tous les ingrédients pour nous mettre autour de la table avec la flambée des coûts de production et la sortie du rapport de l'Observatoire des prix et des marges », précise Jean-Michel Serres.
Si ce dossier est bloqué, en revanche la FNP compte bien avancer sur celui des contrats entre filières végétale et animale pour limiter la hausse des coûts des matières premières.
« Depuis quatre ans, nous nous sommes pris une deuxième volée sur le prix des matières premières et c'est le monde de l'élevage qui paie à 100 % », observe Paul Auffray, secrétaire général de la FNP.
« Trouver le moyen de lisser un prix sur une campagne est une excellente idée, estime Jean-Michel Serres. Quand je regarde ce qui s'est passé sur la dernière campagne avec un prix du blé à 170 €/t, nous aurions eu tout intérêt à contractualiser. Nous paierions notre aliment moins cher aujourd'hui. »
Seule limite : le syndicat regrette l'absence des industries agroalimentaires qui fournissent les coproduits, notamment l'amidonnerie. « Il y a eu des pratiques anormales, souligne-t-il. Certains ont payé plus cher les coproduits que le blé. »
Il reste aussi aux éleveurs à acquérir la culture du contrat.