La Fédération française des industriels des charcutiers traiteurs (Fict) dénonce l'inutilité de l'accord du 3 mai 2011. Ce dernier prévoit la réouverture des négociations commerciales lors de forte variation des prix de l'alimentation animale. La Fict a refusé de signer cet accord.
« Les négociations entre les centrales d'achat et les industriels de la charcuterie-salaison n'ont pas à se ré-ouvrir puisqu'elles sont déjà ouvertes », estime-t-elle. Elle regrette par ailleurs que des interventions diverses perturbent les négociations commerciales.
Depuis le début de 2011, le coût de production du porc a augmenté de 10 % en moyenne avec un pic à 18 % en mai. Or cette très forte augmentation n'a pas été prise en compte lors des négociations commerciales de 2011.
« Depuis le début d'avril, la plupart des entreprises de charcuterie-salaison ont, pour les produits de leur marque de fabricant, envoyé un tarif à tous leurs clients en prenant en compte les augmentations du prix des viandes porcines et des autres coûts, précise la fédération. Pour les produits de marque de distributeur, elles ont demandé l'application, lorsqu'elle existe, de la clause de révision de prix incluse dans les contrats. Certains clients ou enseignes ont déjà accepté à des niveaux variables. D'autres contestant les réalités économiques et sont encore en négociation. »
La Fict estime également que le prix du porc est la base unique du prix des viandes qu'elles soient vendues en l'état ou destinées à la fabrication de charcuteries-salaisons. « Il est aberrant qu'une centrale d'achat puisse avoir deux discours, poursuit-elle. En autorisant la révision des tarifs de la viande de porc et en refusant la renégociation des prix de la charcuterie-salaison à base de porc. »
La fédération rappelle aussi que la situation économique des charcutiers-salaisonniers s'est encore détériorée depuis le début de l'année. Les entreprises ont acheté des viandes à des tarifs plus élevés, sans avoir pu augmenter leurs prix de vente, d'autant que d'autres coûts de production se sont également envolés (énergie, emballage, transport...). « Si cette situation perdurait, de nombreuses entreprises ne pourraient poursuivre leur production entraînant des effets désastreux sur l'emploi dans nos régions, y compris celui de leurs fournisseurs », conclut la Fict.
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