A l'issue d'une rencontre le 17 février 2015 avec Paul Auffray, le président de la Fédération nationale porcine (FNP), le ministère de l'Agriculture a annoncé dans un communiqué de presse qu'il a de nouveau saisi la Commission européenne pour la mise en place de mesures de gestion de marché. Sur le plan national, il en appelle à la responsabilité de l'aval de la filière.
Dans son communiqué, le ministère de donne pas de détail sur le type de mesures demandées, mais le stockage privé vient tout de suite à l'esprit. Depuis l'instauration de l'embargo russe, la France a plusieurs fois demandé que cet outil soit activé, mais toujours sans succès. Jusqu'à maintenant, la Commission a toujours considéré que la situation de la filière ne demande pas d'intervention.
La France n'est pas la seule intéressée par des mesures de dégagement de marché. Le ministère cite le Danemark, la Roumanie, la Hongrie, la Pologne, Chypre, l'Italie, la Grèce, l'Autriche et l'Irlande, mais pas l'Espagne, ni l'Allemagne. Quelle sera leur position ? La réponse devrait être rapide puisqu'un comité de gestion se réunit à Bruxelles le jeudi 19 février. Le commissaire pourrait attendre dimanche prochain pour faire une annonce lors de sa venue au Salon international de l'agriculture.
Cellules d'urgence départementales
Sur le plan national, le ministère annonce avoir « demandé aux préfets de départements dans lesquels la situation des éleveurs est fragilisée par la conjoncture de réunir dans les meilleurs délais une cellule d'urgence pour faire le point sur les difficultés de trésorerie [...], coordonner la mise en œuvre des dispositifs nationaux de gestion de crise [...] et mobiliser les banques [...]. »
Le ministre appelle aussi « à la responsabilité de tous les acteurs, distributeurs, transformateurs et abatteurs, pour redonner à très court terme sur le marché français des perspectives de prix cohérentes avec la réalité économique des exploitations. [...] Il a [...] été convenu [...] qu'une réflexion doit être engagée pour refonder les relations commerciales tout au long de la filière, [...] accompagnée autant que de besoin par le ministère de l'Agriculture. »