Le tribunal de commerce de Rennes a reporté mercredi au 9 octobre 2013 la date limite pour déposer les éventuels dossiers de continuation ou de reprise du groupe Gad SAS placé en redressement judiciaire depuis février et dont la période d'observation doit se terminer le 16 octobre.
La société d'abattage de porcs bretonne Gad SAS (1.600 salariés), en difficulté, travaille sur un plan de continuation de l'entreprise mais qui n'était pas finalisé le mercredi 18 septembre 2013 , date retenue en août par le tribunal pour la présentation « impérative » des éventuels plans.
L'ensemble du plan « devrait être acté dans les jours prochains », ont souligné les juges, qui ont estimé qu'il n'y avait « à ce jour aucune autre proposition ».
Les juges ont écarté de facto un projet de coopérative ouvrière présenté mercredi par les avocats du comité central d'entreprise. Cette coopérative serait montée avec les 850 salariés d'un des deux abattoirs du groupe, celui de Lampaul-Guimiliau (Finistère), et les quelque 80 salariés du site de fabrication de produits élaborés de Saint-Nazaire.
Pour finaliser le projet, les avocats avaient demandé un report de trois mois du délai d'observation, requête rejetée par le tribunal.
Le tribunal « tue le projet (de coopérative ouvrière) dans l'œuf », a commenté le représentant syndical de FO chez Gad, Olivier Le Bras.
Dans son plan de continuation, Gad prévoit la fermeture des sites de Lampaul-Guimiliau et de Saint-Nazaire. L'activité d'abattage et de découpe de Lampaul-Guimiliau serait ainsi recentrée sur le second abattoir du groupe à Josselin (Morbihan, plus de 600 salariés) où 343 emplois pourraient être créés.
Ce plan prévoit aussi la fermeture du siège du groupe (54 salariés) près de Morlaix.
« Le 9 [octobre], soit il y a le plan de continuation et Josselin continue. Soit il n'y a pas de plan et tout le monde sera sur le carreau », a déclaré Olivier Le Bras, inquiet par le fait que Gad n'ait pas encore bouclé son plan. « Je me pose la question : est-ce qu'ils ne sont pas en train de préparer la liquidation ? », s'est-il interrogé.
La direction de Gad a obtenu l'engagement pour ce plan du groupe porcin Prestor, actionnaire minoritaire (35 %) de Gad SAS. Le groupe a aussi « le soutien des banques, mais il faut finaliser », a affirmé l'avocat de Gad, Me Laurent Jourdan.
Dans la matinée, quelque 200 salariés ont manifesté devant l'abattoir de Lampaul pour défendre leurs emplois tandis que plus de 200 manifestaient devant le tribunal à Rennes, a constaté l'AFP.
L'actionnaire principal (65 %) de Gad SAS est le groupe coopératif breton Cecab, l'un des premiers groupes agroalimentaires français, qui est prêt à investir 35 millions d'euros pour relancer Gad dans le cadre du plan de continuation.