La coopérative agricole bretonne Cecab, l'un des premiers groupes agroalimentaires français, n'a pas les moyens de financer le plan de continuation des abattoirs Gad, sa filiale à 65 % placée en redressement judiciaire où 800 emplois sont menacés, a estimé le vendredi 23 août 2013 un élu du Finistère.
« Financièrement, la Cecab est à bout de souffle et n'a plus les moyens de rassurer ses partenaires », a estimé dans un communiqué Georges Tigreat, président de la communauté de communes de Landivisiau dont dépend Lampaul-Guimiliau, site d'un des deux abattoirs de Gad (1.700 salariés au total).
Le tribunal de commerce de Rennes a prolongé, le mercredi 21 août, la période d'observation de Gad, victime de la crise de la filière porcine, pour permettre à la société en redressement judiciaire depuis février de finaliser d'ici au 18 septembre un plan de continuation qui prévoit la fermeture du site de Lampaul-Guimiliau.
Selon M. Tigreat, le Comité interministériel de restructuration industrielle (Ciri), réuni jeudi à Bercy, n'a pas été en mesure d'entériner un accord autour du plan de continuation.
Selon Pascal Nantel, qui suit le dossier à la communauté de communes, les partenaires présents à la réunion du Ciri ont demandé, avec le soutien de Bercy, une « conciliation » entre la Cecab et d'autres acteurs du dossier pour venir au secours de la maison mère. Une information catégoriquement démentie par un porte-parole de la coopérative agricole, qui a assuré que la Cecab (légumes d'Aucy) était une entreprise financièrement saine et prête à mettre 20 millions d'euros dans le plan de sauvetage de Gad.
Ce plan doit toutefois s'accompagner d'un engagement de l'autre actionnaire de Gad, le groupement de producteurs Prestor, de fournir environ 32.000 cochons par semaine à la société d'abattage, et de l'abandon de créances de la part des banques, a ajouté ce porte-parole.
Disant redouter « un cataclysme breton », la Cecab employant 7.000 salariés, M. Tigreat a estimé que « ce n'est pas seulement pour l'entreprise Gad qu'il faut trouver un repreneur, c'est aussi et avant tout pour la Cecab ».