Le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, se déclare « raisonnablement optimiste » concernant l'avenir de l'abattoir Gad de Josselin (Morbihan), menacé de liquidation judiciaire, dans une interview parue le 12 août dans le quotidien Ouest-France.
« Nous suivons les négociations en cours (..) L'Etat, la préfecture de région, la région Bretagne se mobilisent pour que cette reprise aboutisse, pour que l'outil soit sauvé ainsi que le maximum d'emplois. On peut se montrer raisonnablement optimiste », déclare le ministre de l'Agriculture, également, porte-parole du gouvernement, à propos de la survie de cet abattoir de porcs où travaillent 950 salariés. « Une entreprise (la SVA Jean Rozé, filiale du groupe Intermarché) est candidate à la reprise », rappelle le ministre, soulignant que, « fin août, début septembre, il y aura une réunion de concertation ».
Evoquant la filière du poulet-export, encore très fragilisée deux ans après le séisme de 2012 chez Doux qui s'est soldé par la suppression d'un millier d'emplois, M. Le Foll assure : « Doux a été stabilisé. Il existe un marché pour le poulet export au Moyen Orient. On n'est pas dans l'impasse. Maintenant, il faut organiser cette filière sans les restitutions (aides européennes à l'exportation, ndlr) en termes d'outils, d'investissement, de compétitivité ».
Le ministre de l'Agriculture n'évoque pas nommément l'abattoir Tilly-Sabco, dont 80 % de la production de poulets est également exportée vers le Moyen-Orient, et qui est sur le fil du rasoir depuis plusieurs mois, suite à la suppression de ces restitutions. Les 340 salariés de cette entreprise, située à Guerlesquin (Finistère), ont simplement obtenu pour le moment l'assurance de travailler deux jours par semaine en septembre.
Par ailleurs, le ministre indique qu'il fera « la demande pour que les conséquences de l'embargo russe soient inscrites à l'ordre du jour du prochain conseil des ministres de l'Agriculture de septembre ». « Le secteur le plus touché, dit-il, est celui des fruits et légumes », avec « la grosse inquiétude » que « le marché européen soit engorgé par le surplus de marchandise n'ayant plus de débouché en Russie ».