L'Ademe a donné le 28 février 2012 des recommandations pour « améliorer la qualité de l'air tout en privilégiant le développement de la biomasse » dans les zones rurales, à l'occasion de la remise d'une étude réalisée dans neuf zones rurales dans le cadre du programme d'étude Particul'Air.
Il s'agit d'une série d’évaluations du niveau de particules dans l’air des zones rurales en France qui doit permettre de « disposer de nouvelles informations sur les sources de pollution particulaire dont l'impact environnemental et sanitaire est aujourd’hui scientifiquement démontré », souligne l'Ademe, l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie.
L'étude a été coordonnée simultanément sur 9 villages ruraux dans 8 Régions (Auvergne, Basse-Normandie, Bretagne, Centre, Franche-Comté, Limousin, Poitou-Charentes et Rhône-Alpes) « pour mieux appréhender et réduire les sources de particules dans les zones rurales, rarement étudiées », indique l'Ademe.
L'étude Particul'Air a permis de mesurer dans l’air les niveaux de particules PM10 (1), hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) et métaux lourds, et d’étudier l’influence des différentes sources de particules sur la qualité de l’air dans les zones rurales. L'objectif final est de « renforcer les connaissances pour la mise en œuvre du “plan particules” du Grenelle de l'nvironnement qui fixe un objectif de réduction de 30 % des niveaux de particules dans l’air ambiant d’ici à 2015 », précise l'Ademe.
Les résultats montrent que les niveaux de particules, d'HAP et de métaux lourds, mesurés entre 2009 et 2010 dans les zones rurales françaises, sont inférieurs aux normes européennes sur la qualité de l’air, à l’exception du site de Lescheraines situé en fond de vallée alpine, dans la Région Rhônes-Alpes. L'Ademe incrimine la combustion de biomasse (chauffage au bois et brûlage à l'air libre de déchets verts) comme principale source de cette pollution de fond de vallée due au phénomène connu de l'inversion de température.
Sur les neufs zones globalement, les sources d’émission ont pu être identifiées pour 82 % de la masse des particules : 36 % des particules ont été émises directement dans l'atmosphère en se formant à partir de gaz, 22 % ont une origine naturelle, 18 % proviennent de la combustion de biomasse, et 6 % proviennent des gaz d'échappement des véhicules.
L’Ademe recommande de mener des travaux de recherche complémentaires pour connaître les sources des 18 % de particules émises dans l'atmosphère dont l'origine n'a pas été identifiée.
Pour améliorer la qualité de l’air tout en privilégiant le développement de la biomasse, l’Ademe adresse plusieurs recommandations.
Elle demande la mise en place d’équipements performants. « Le remplacement des appareils vétustes est bénéfique pour la qualité de l'air et le climat, mais aussi pour le budget des ménages et des collectivités », assure l'agence.
Pour les logements collectifs ou l’industrie, « la mise en place d'appareils de chauffage de puissance thermique élevée (et notamment supérieure à 2 MW) permet d’obtenir un niveau très faible d’émission de particules. Pour les logements individuels, il s’agit d’utiliser des appareils de chauffage au bois Flamme Verte hautement performants, peu émetteurs de particules, comme les nouveaux inserts fermés, poêles et chaudières par exemple », fait-elle valoir.
Seul du bois propre et sec doit être utilisé, précise l'Ademe, qui renvoie vers les Espaces Info-Energie ou son site général pour plus d'information.
Il faut aussi s'orienter vers une « meilleure gestion des déchets ». Le brûlage des déchets à l’air libre étant interdit, rappelle l’Ademe, il faut utiliser des « solutions alternatives », notamment les « actions individuelles (paillage et compostage) ou collectives (collecte sélective au porte-à-porte ou en apport volontaire et valorisation collective par compostage ou méthanisation) ».
Ces recommandations sont même prioritaires dans les plans d’actions locaux d'amélioration de la qualité de l'air des zones rurales de fond de vallée, comme celle de Lescheraines.
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(1) PM10 : particules atmosphériques avec un diamètre aérodynamique inférieur à 10 µm.
Téléchargez le rapport de l'Ademe (168 pages).