Le rendement moyen national en pois devrait s'établir à 45 q/ha selon les estimations provisoires (au 30 août) de l'Unip (interprofession des protéagineux) révélée mercredi lors d'une conférence de presse organisée par la Fop (Fédération des producteurs d'oléoprotéagineux). C'est un peu mieux que l'an passé (44,5 q/ha) et que la moyenne des dix dernières années.
En féverole, les résultats devraient être en dessous de 2008 et 2012 mais meilleurs que 2010 et 2011.
Les conditions fraîches et sans à-coups en hiver et au début du printemps ont permis d'arriver au début de la floraison, certes en retard, mais dans de bonnes conditions.
Les prix en alimentation animale restent élevés avec un différentiel de prix supérieur d'environ 50 €/t avec le blé fourrager pour le début de la campagne, grâce à la bonne tenue du soja.
Par ailleurs, « le niveau de l'aide couplée par hectare de protéagineux pour la récolte de 2013 devrait se situer à nouveau à près de 200 €/t (soit près de 170 €/t après modulation et application du coefficient stabilisateur) puisque les surfaces sont stables par rapport à 2012 », selon la Fop.
L'organisation syndicale estime ainsi que « l'intérêt économique du pois dans les systèmes de culture sera supérieur à celui des années précédentes » et table même sur une augmentation des surfaces en 2014, d'autant plus que l'aide couplée devrait être prolongée.
Concernant la nouvelle Pac, la Fop se félicite que pour la première fois depuis 1982, « un texte de base européen affiche la nécessité de réduire la dépendance des élevages aux protéines importées ». Elle estime que « les légumineuses, et en particulier les légumineuses à graines, apportent un certain nombre de solutions économiques, agronomiques et environnementales qui leur permettent de s'intégrer dans le cadre de cette nouvelle réforme ».
Premier outil à activer pour développer les protéagineux selon la Fop : le recouplage à 2 % des aides du premier pilier en faveur des cultures protéiques, « ce qui donnerait pour la France une enveloppe potentielle d'environ 150 millions d'euros ». « Nous souhaitons que d'autres cultures soient prises en compte, comme le soja et la luzerne déshydratée, souligne Gérard Tubéry, président de la Fop. Mais il faut que cela soit fait dans le cadre de filières contractualisées avec le secteur animal ».
Si le syndicat de la filière oléoprotéagineuse confirme que les légumineuses à graines ont « toute leur place sur les surfaces d'intérêt écologique », il demande toutefois que « les contraintes à cette implantation ne soient pas telles qu'elles découragent les producteurs souhaitant y cultiver des légumineuses ».
« De même, dans le cadre du deuxième pilier (où les soutiens restent volontaires et contractuels ciblés sur des régions ou des systèmes mais qui seront maintenant gérés au niveau régional et non plus national), le gouvernement français prévoit d'introduire un taux minimal de 10 % de légumineuses par an dans le projet-cadre de MAE "grandes cultures" et le projet MAE "polyculture-élevage monogastriques". Cependant, ces projets prévoient également un certain nombre de contraintes, notamment en termes d'obligations de réduction de phytosanitaires (IFT) rendant très difficile leur application sur le terrain. De plus, ces MAE ne sont pas ciblées spécifiquement sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre. »
La Fop et les responsables de la filière ont ainsi proposé une MAE spécifique, « ciblée principalement sur un taux minimum de légumineuses, et qui réponde spécifiquement à cet enjeu "gaz à effet de serre", tout en étant complété par une approche "mellifère" optionnelle et ce, dans un but de préserver la biodiversité ».