Quatorze personnes ont été mises en examen à Valence (Drôme) pour « recel et vols en bande organisée », dans le cadre d'une enquête sur le pillage de domaines viticoles et sur un trafic de voitures et d'œuvres d'art, a-t-on appris le vendredi 5 juin 2015 auprès du parquet de la ville.
Les suspects, des hommes et des femmes issus majoritairement de la communauté des gens du voyage, font partie des vingt personnes qui ont interpellées mardi matin dans dix départements du sud-est du pays puis placées en garde à vue. Sur l'ensemble du groupe, quatre mis en cause ont été remis en liberté et deux autres ont été entendus « avec le statut de témoin assisté », a-t-on précisé. Sur les quatorze personnes poursuivies, dix ont été placées sous contrôle judiciaire tandis que deux autres ont été écrouées. Un placement en détention des deux derniers suspects a été requis par le parquet vendredi soir.
De nombreux départements concernés
Mardi, plus de 400 gendarmes et policiers du Groupe d'intervention régional (GIR) Rhône-Alpes, assistés d'équipes cynophiles, étaient intervenus dès 6h00 pour interpeller les suspects, voleurs ou receleurs, qui vivaient pour certains dans des campements. Certains ont été perquisitionnés, notamment à Chasse-sur-Rhône (Isère). D'autres, sédentarisés, avaient été arrêtés à leur domicile, notamment dans la Drôme, « point central du trafic et de l'opération », selon le parquet. L'opération a été réalisée sur commission rogatoire d'un juge d'instruction de Valence. Les autres interpellations ont eu lieu en Ardèche, dans le Vaucluse, le Gard, l'Ain, les Bouches-du-Rhône, l'Hérault, la Loire et le Rhône. Ces hommes sont soupçonnés d'avoir cambriolé de nuit de nombreuses caves de domaines viticoles de la vallée du Rhône, du Vaucluse à Condrieu (Rhône), dérobant les meilleurs crus pour un préjudice qualifié d'« énorme ».
Une enquête démarrée il y a un an
Ils avaient aussi volé des voitures de haut de gamme et provoqué des dégradations. L'enquête dirigée par la brigade de recherches de Romans (Drôme) avait débuté il y a plus d'un an à la suite de plaintes de viticulteurs, avec des vols commis dans des caves et des chais des Côtes-du-Rhône, puis avec la suspicion d'un trafic de véhicules volés et d'œuvres d'art. Une information judiciaire avait alors été ouverte pour « vols en bande organisée, recels en bande organisée et association de malfaiteurs ». Parmi les victimes, le domaine Garon, produisant du Côte-Rotie, l'un des crus les plus prestigieux de la Vallée du Rhône, s'était fait dérober en décembre dans un entrepôt 1.800 bouteilles sur le point d'être expédiées en France et dans le monde. Des flacons qui se vendent entre 30 et 60 euros.