Une « Étude sur l'adaptation de l'agriculture à la disponibilité de la ressource en eau dans la Drôme des collines » vient d'être mise en ligne par le ministère de l'Agriculture, ainsi qu'une synthèse de l'étude. Au cœur de la réflexion : les scénarios d'adaptation des exploitations qui les rendraient moins dépendantes de l'irrigation.
L'étude examine la situation de 317 exploitations irrigantes dans l'hypothèse où les prélèvements d'eau seraient réduits de 40 % de juin à septembre. Conclusion des simulations : « L'application brute d'une restriction des volumes prélevables a un impact économique fort sur les exploitations de la zone d'étude, mais plus limité sur les filières, dont le territoire d'action dépasse largement le cadre de la Drôme des Collines. Les restrictions impliqueraient une baisse de l'EBE (1) de 13 % en année moyenne, et de 41 % en année sèche. Cette baisse de l'EBE impacte directement le revenu des agriculteurs. »
Dans un second temps, plusieurs mesures d'accompagnement de la réduction des prélèvements d'eau dans les exploitations irrigantes ont été envisagées : modification des systèmes de production visant à réduire la superficie des principales cultures irriguées au profit de cultures moins consommatrices en eau, voire en sec ; utilisation de techniques d'irrigation moins consommatrices ; amélioration des pratiques et du pilotage de l'irrigation visant à accroître l'efficience de distribution et d'application de l'eau ; recours à des ressources en eau alternatives en remplacement des prélèvements dans les cours d'eau, etc.
Du lait au maraîchage ?
Les résultats ne sont guère encourageants : « Les alternatives proposées et analysées ne permettent pas d'atteindre les 40 % de restrictions recommandées [...], ni de compenser les pertes d'EBE pour l'ensemble du territoire. Enfin, elles ne sont pas toutes applicables au sein de tous les types [d'exploitations] et pour l'ensemble de l'effectif des types [d'exploitations] ». « En particulier, il y a peu – ou pas – d'alternatives pour les exploitations d'élevages laitiers, les plus fragiles. »
En conclusion, l'étude souligne que « d'autres alternatives pourraient être envisagées comme le développement de certaines cultures maraîchères sous réserve de ne pas saturer le marché. Enfin, le recours à des ressources en eau nouvelles comme les prélèvements dans le Rhône et dans l'Isère en étendant les réseaux collectifs existants, ou l'utilisation des eaux usées, sortaient du cadre de la présente étude mais mériteraient une analyse approfondie. »
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(1) Excédent brut d'exploitation.