Les professionnels de l'énergie photovoltaïque restaient, mercredi, inquiets pour leur avenir, après les déclarations faites la veille par le Premier ministre.
« Il y a encore beaucoup d'incertitude aujourd'hui sur ce projet de décret, mais, la principale crainte, c'est la baisse du tarif de 20 % » en dessous de celui pratiqué au 1er septembre 2010, a déclaré André Joffre, vice-président d'Enerplan, qui regroupe les professionnels du secteur.
« Cela va rendre les projets difficiles à réaliser économiquement. Donc, il faudra faire appel malheureusement à des produits à bon marché fabriqués dans des pays où la main-d'œuvre est moins chère », a ajouté André Joffre.
Rappelant qu'en 2010 les professionnels ont investi 200 millions d'euros, il a expliqué qu'ils sont en grande difficulté depuis l'instauration, au début de décembre, du moratoire.
« Aujourd'hui, ils se sentent un peu abandonnés et cela va se traduire par des fermetures d'entreprises », a souligné le vice-président d'Enerplan.
Après trois mois d'une concertation initiée par le gouvernement avec les acteurs du secteur pour redéfinir une politique d'aides publiques, les professionnels ont reconnu l'utilité de l'exercice tout en regrettant le manque de transparence sur la file d'attente de projets.
« On nous a donné des chiffres globaux sans nous dire exactement qui était dedans : des groupes, des entreprises, des concentrations d'acteurs, des PME ? », a noté André Joffre.
Pour José Chaves, directeur technique de la société Enfinity à Aix-en-Provence, « on ne veut pas que la liste d'attente soit connue pour protéger EDF et toutes les filiales d'EDF, tous les schémas de portage qu'ils ont trouvés via les banques et leurs partenaires ».
Selon lui, « on va découvrir qu'ils ont peut-être la moitié de la file d'attente. Et là, je pense qu'il y a plus une question d'opposition politique que de moyens ».
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