Atmo Picardie, association au titre de la loi de 1901 qui assure la surveillance de la qualité de l'air en Picardie vient de diffuser une « étude sur les résidus de produits phytosanitaires dans l'air en Picardie » pour l'année 2012.
Commandée par le conseil régional de la Picardie dans le cadre de son programme d'actions de surveillance de la qualité de l'air de 2011, l'étude réalisée du 13 mars au 14 septembre 2012 selon un protocole défini par l'Ineris (Institut national de l'environnement industriel et des risques), en concertation avec la Dreal et de la Draaf, a révélé que sur les 71 molécules phytosanitaires recherchées, 47 ont été quantifiées au moins une fois sur les différents sites de mesures.
Ces sites picards sont au nombre de quatre, et répondent à des typologies différentes. Le site de l'Inra à Estrées-Mons, à proximité de Saint-Quentin, dans la Somme, est dans « une zone d'agriculture traditionnelle » ; Saulchery, dans l'Aisne, est « à la limite de la Marne dans une zone viticole », et les deux sites de Creil, dans l'Oise, dont un en intérieur dans un établissement recevant du public (ERP) sont en zone urbaine, indique L'Aisne Nouvelle sur son site internet.
« Dans le cadre de sa politique environnement-santé, le conseil régional de la Picardie a été intéressé par la mise en œuvre au cours de l'année 2012 d'une étude permettant d'évaluer les risques d'exposition de l'homme et des écosystèmes aux produits phytosanitaires dans l'air », explique Atmo Picardie dans son rapport.
L'étude vise à déterminer les molécules présentes dans l'air en Picardie et évaluer leur concentration, les différences entre trois typologies de sites en air extérieur, les différences entre l'air ambiant et l'air intérieur sur deux sites proches (Creil), et de valider le protocole technique régional d'évaluation des teneurs en pesticides, précise Atmo Picardie.
Les fongicides étaient majoritaires quels que soient les sites de mesures. C'est sur Estrées-Mons que le nombre de molécules détectées a été le plus important (43 sur les 71 recherchées), suivi par Saulchery (39), et Creil (38). Trente-deux molécules communes ont été recensées sur les trois sites. Les concentrations les plus importantes ont été observées sur Sauchery.
« Cette étude nous a permis de constater que de nombreuses molécules pouvaient être observées sur les différents sites de mesures aussi bien dans l'air ambiant qu'à l'intérieur d'un bâtiment recevant du public. Des niveaux plus importants ont été mesurés en zone viticole à Saulchery avec un risque sanitaire plus important. Une comparaison entre air ambiant et air intérieur a mis en évidence que certaines molécules non détectées à l'extérieur l'étaient à l'intérieur et que des substances pouvaient présenter des niveaux plus élevés à l'intérieur. »
Par ailleurs, douze molécules interdites dans l'UE ont été recherchées lors de cette étude. Quatre d'entre elles (dimethenamide, diuron, terbuthylazine et trifluraline) ont été quantifiées sur les différents sites de mesures.
« Le dimethenamide a été observé sur les sites ruraux de l'Inra et de Saulchery. La concentration maximale relevée pour cette molécule est de 0,09 ng/m³ sur le site de l'Inra. Le diuron a été mesuré sur trois sites : Inra, Creil et ERP de Creil. Les niveaux observés sont très faibles (un maximum de 0,02 ng/m³ dans l'ERP de Creil). Le terbuthylazine a été relevé sur les sites de l'Inra et de Creil à des niveaux très faibles (0,01 ng/m³). La trifluraline a été observée sur les quatre sites de mesures. La concentration maximale atteinte pour cette molécule est de 0,29 ng/m³ sur le site de Saulchery », indique le rapport.
« Ces observations nous amènent à penser qu'il serait opportun de poursuivre l'observation des résidus de pesticides sur notre région, estime Atmo Picardie. Il serait en effet intéressant de suivre l'évolution des niveaux sur les différents sites sur plusieurs années mais aussi d'évaluer la persistance dans l'air des substances actives interdites. Une étude comparative des niveaux de pesticides entre air ambiant et air intérieur dans trois lycées de la région va être réalisée à partir de mars 2013 dans le cadre de la politique environnement-santé du conseil régional de la Picardie », précise l'association.
Pour en savoir plus sur les résultats de cette étude, téléchargez le rapport intitulé « Etude sur les résidus de produits phytosanitaires dans l'air en Picardie ».
Choix des dates
mardi 14 mai 2013 - 22h28
Pourquoi une étude entre mars et septembre, et pas la même au mois de décembre. On sait que les mollécules ont une durée de vie, alors il est plus facile de les trouver en pleine période de traitement ...Bref, une étude orientée, comme d'habitude