L'Autriche, qui s'était opposée le 29 avril 2013 à l'interdiction de trois pesticides dans l'Union européenne, est revenue sur sa position, a annoncé mardi le ministère de l'Agriculture et de l'Environnement.
Le ministre autrichien, le conservateur Nikolaus Berlakovich, a expliqué son revirement car « la solution de la semaine dernière n'a pas trouvé d'écho ». Le 29 avril, l'Autriche, par la voix de M. Berlakovich, avait voté contre une interdiction des pesticides néonicotinoïdes mis en cause, le ministre justifiant alors sa position en souhaitant défendre non seulement les abeilles, mais également l'existence des agriculteurs.
« Nous allons présenter une nouvelle ligne », avait prévenu mardi le vice-chancelier autrichien, Michael Spindelegger, avant le conseil des ministres. « S'il existe ne serait-ce que le moindre risque qu'un pesticide soit responsable de la mort d'abeilles, l'Autriche présentera alors un changement de sa position », avait-il précisé, contredisant son ministre de l'Environnement et de l'Agriculture.
Le chancelier autrichien, le social-démocrate Werner Faymann, s'était très clairement prononcé mardi pour une interdiction de ces pesticides tueurs d'abeilles, à la sortie du conseil des ministres.
Le 29 avril, la Commission européenne a décidé l'interdiction de trois insecticides mortels pour les abeilles, à l'issue d'un vote très serré. Quinze pays, dont la France et l'Allemagne, ont voté en faveur de cette interdiction. Huit, dont le Royaume-Uni, l'Italie, la Hongrie et l'Autriche, ont voté contre, et quatre, dont l'Irlande, présidente en exercice de l'UE, se sont abstenus.
Cette division n'a pas permis de recueillir une majorité en faveur ou contre l'interdiction des trois pesticides néonicotinoïdes. Mais avec 187 voix pour l'interdiction et 125 voix contre et 33 abstentions, la Commission a tout de même le pouvoir d'interdire leur usage.