L'Organisation des transporteurs routiers européens (OTRE), qui regroupe des TPE et PME du transport routier, a réclamé lundi l'abandon du projet de péage de transit poids-lourds et la remise à plat de la fiscalité relative au financement des transports.
« L'OTRE invite le gouvernement à prendre ses responsabilités quant à l'écotaxe et à déclarer son abandon définitif d'ici au 15 octobre prochain », appelle la fédération patronale dans un communiqué.
Passé ce délai, l'OTRE prévient que « les transporteurs français se mobiliseront à compter du 17 octobre », une mobilisation « reconductible tant que l'écotaxe n'aura pas été abrogée ».
Jeudi dernier, quatre organisations professionnelles de transporteurs (FNTR, Unostra, TLF et CSD) ont annoncé l'échec des négociations en cours avec le gouvernement sur le péage de transit poids-lourds et ont appelé à la mobilisation, sans en préciser toutefois les modalités.
Une expérimentation à blanc de ce dispositif, qui remplace l'écotaxe, a démarré le 1er octobre sur tout le territoire et durera environ deux mois.
La ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal, a appelé mardi les transporteurs routiers à se calmer. « Il faut un petit peu se calmer, quand même », a déclaré Mme Royal en réaction à l'ultimatum de l'OTRE.
Interrogée par France Info, la ministre de l'Ecologie a rappelé que « les circuits qui relèvent maintenant de ce péage de transit ont été considérablement réduits », le réseau routier concerné étant passé de 15.000 kilomètres à 4.000 kilomètres depuis la première version du projet.
« Il est justifié que des camions de transit paient l'usage des routes qui sont abimées par (eux) et qu'il faut réparer. Ca n'a pas à peser sur le contribuable national », a-t-elle ajouté.
Mme Royal a néanmoins estimé que le choix d'un dispositif de péage automatique, décidé par le gouvernement Fillon, « est totalement absurde ».
« On a essayé d'amortir, d'arranger à la marge un dispositif absurde qui n'existe nulle part ailleurs en Europe », a-t-elle affirmé, fustigeant les « portiques agressifs » mis en place en France.
La ministre a vanté la simplicité « des systèmes de vignettes (...) qui permettent d'appliquer le principe pollueur-payeur et qui sont tout à fait acceptés par les transporteurs routiers », notamment en Allemagne.
Pour tenter d'apaiser les tensions, le gouvernement a déjà reporté la mise en service du péage de transit poids-lourds, initialement prévue au 1er janvier et désormais attendue « dans les tout premiers mois de 2015 », avait indiqué fin septembre le secrétaire d'Etat aux Transports, Alain Vidalies.
« Les portiques qui ont été maintenus sont expérimentés et on fera le point en décembre pour savoir ce qui se passe à partir du 1er janvier », a confirmé Mme Royal.