La crise économique qui touche durement l'agriculture a ramené le secteur agricole sur le devant de la scène. Même le Parti socialiste (PS) y a consacré le premier de ses dix forums des idées, lundi à Cluny (Saône-et-Loire). « L'agriculture n'est plus l'affaire des seuls agriculteurs », a martelé Martine Aubry, la première secrétaire du PS.
Martine Aubry estime que « l'agriculture doit être au cœur de notre société » et que, pour qu'elle fonctionne, elle doit être encadrée. « Même si la Pac a eu ses défauts, elle a permis la pérennité de l'agriculture. Aujourd'hui, tout est cassé. »
Le Parti socialiste propose donc « 25 propositions pour une révolution agricole et alimentaire » qui doivent tout « remettre à l'endroit ».
Mais à la première lecture, les différences avec le projet du gouvernement ne sautent pas aux yeux : politique alimentaire, prix rémunérateurs, régulation (publique) des marchés, relocalisation de la production, construction d'une politique de filières, développement de la valeur ajoutée des filières, sécurité et qualité alimentaire, harmonisation des règles sociales et environnementales en Europe, réformer le droit de la concurrence...
Toutefois, le Parti socialiste appuie davantage sur l'importance du volet social. Ainsi, le PS exige une révision complète des systèmes de répartition des aides directes actuelles. « L'emploi doit être un critère prioritaire », explique-t-il.
Sans vouloir être exhaustif, en France, il veut développer la démarche coopérative et l'organisation des filières, des producteurs à la grande distribution, grâce à un soutien public. « La création de centrales de vente doit être un instrument de meilleure gestion des marchés agricoles par les agriculteurs. »
Le PS préconise une loi foncière qui favorise la création de ceintures vertes autour des villes et permettra l'installation de nouveaux agriculteurs. Là encore, les collectivités locales seront le pilier de cette politique, entre autres avec la détermination des schémas d'organisation territoriale. Il souhaite également la suppression de la notion de SMI (surface minimale d'installation), qui permettra de soutenir tous les projets d'installation innovants pourvoyeurs d'emplois.
Le PS soutiendra et accompagnera les agriculteurs dans leur engagement en faveur d'une agriculture durable. Il appelle à rompre avec l'utilisation systématique de pesticides, d'engrais, le gaspillage de l'eau et des énergies fossiles. Tous les systèmes d'agriculture durable, comme le bio, doivent être généralisés.
Le PS promet également que la pluralité syndicale sera reconnue.
A télécharger :
• Les 25 propositions du PS pour une révolution agricole et alimentaire (pdf)
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mardi 15 juin 2010 - 09h25
Le bio c'est bien, mais c'est plus cher (certaines personnes ne joignent déjà pas les deux bouts; qu'est ce que ce sera) et de plus , s'il n'y a que cela, les quantités produites seront insuffisantes pour nourrir tout le monde. Aussi, on s'apercoit que certains produits bio importés ne le sont pas tant que ca; il faudra donc faire le ménage; sans compter qu'ils proviennent de pays où la main d'oeuvre est sous payée (alors merci pour le côté social, car ce sera une nouvelle sorte de délocalisation). Il faur aussi arrêter de dire que les agriculteurs jettent les produits phyto sanitaires (et non pas pesticides par les fenêtres, car c'est faux, ne serait ce que par leur coût). Enfin, pour reparler du bio, certaines mycotoxines ou bien l'ergot du seigle sont extrêmement dangereux et l'on semble l'avoir oublié.