« Il est essentiel qu'à l'avenir, l'agriculture non seulement produise plus mais également qu'elle le fasse de manière durable. Il ne sera pas possible de relever ces défis sans un effort significatif en faveur de la recherche et de l'innovation », a indiqué la Commission européenne mercredi, lors de la présentation des trois partenariats européens d'innovation (PEI) qui, selon elle, doivent donner « un coup de fouet à la compétitivité européenne ».
Après le projet pilote de PEI sur le « vieillissement en bonne santé » dont le plan stratégique de mise en œuvre a été décidé en novembre 2011, Bruxelles a lancé le 29 février deux autres PEI, l'un sur l'approvisionnement en matières premières, et l'autre, donc, dans le développement durable et de la productivité de l'agriculture. Cette communication de la Commission intervient la veille d'un Conseil européen qui doit réaffirmer « la place de la recherche et de l'innovation au cœur de la reprise économique de l'Europe », indique un communiqué.
Ce que la Commission européenne attend d'un PEI dans l'agriculture, c'est « un rapprochement des chercheurs, des agriculteurs et des autres acteurs, lequel accélérerait le transfert de technologies entre le monde scientifique et le monde agricole et, dans l’autre sens, fournirait un retour d’information plus systématique concernant les besoins pratiques des agriculteurs ». Selon la Commission, le PEI sur la « productivité et [le] développement durable de l'agriculture » devrait constituer une « interface fonctionnelle » entre l’agriculture, la bioéconomie, la science et d’autres domaines aux niveaux régional, national et de l'UE.
Il devrait permettre de « mieux concrétiser les actions liées à l'innovation promues par la politique de l’Union européenne en matière de développement rural et de recherche et d’innovation », estime encore Bruxelles.
Deux grands objectifs ont été fixés pour ce PEI :
- la promotion de la productivité et de l’efficacité du secteur agricole, avec « un renversement de la tendance récente à la diminution des gains de productivité d’ici à 2020 »,
- et le développement durable de l’agriculture, en assurant « une fonctionnalité satisfaisante des sols d’ici à 2020 ».
« Assurer la sécurité alimentaire au cours des prochaines années sera l’un des grands défis planétaires car la FAO prévoit d’ici à 2050 une augmentation de 70 % de la demande alimentaire mondiale, accompagnée d’une forte hausse de la demande en aliments pour animaux, fibres, biomasse et biomatériaux, rappelle la Commission. Pourtant, on constate un ralentissement de la croissance de la productivité – dû en grande partie au recul des investissements dans la recherche agronomique – et une pression croissante sur l’environnement et les ressources naturelles », déplore-t-elle.
Dacian Ciolos, le commissaire européen à l’Agriculture, a déclaré : « Le principal défi que l'agriculture devra relever sera de trouver comment produire non seulement plus, mais également mieux. Il sera essentiel, à cette fin, de mener des activités de recherche et d’innovation orientées vers la demande et de mieux diffuser les bonnes pratiques. »
Les partenariats européens d'innovation (PEI) ont été créés par la Commission européenne pour « appréhender l’ensemble de la chaîne de la recherche, du développement et de l’innovation sous un autre angle en réunissant les parties prenantes publiques et privées par-delà les frontières et les secteurs afin d'accélérer la diffusion et l’adoption des innovations ». Chacun des trois PEI doit atteindre ses objectifs d'ici à 2020. Les premiers résultats sont attendus d’ici à un, voire trois ans, selon la Commission. Pour le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, « si nous voulons ramener l’Europe sur la voie de la croissance et de l’emploi, et relever des défis majeurs tels que l’approvisionnement en matières premières, l’agriculture durable et le vieillissement de notre population, il nous faut innover. Les partenariats européens d’innovation abattront les cloisonnements, élimineront les goulets d’étranglement et concentreront nos efforts sur des résultats importants pour les particuliers et les entreprises. » A chaque groupe de pilotage présidé par les membres de la Commission responsables des domaines d’action concernés, participent aussi des représentants des États membres (des ministres), des parlementaires, des entrepreneurs, des chercheurs, des membres de la société civile et d’autres parties prenantes essentielles, précise la Commission. |