A l'occasion d'une conférence de presse organisée au Sia le 28 février, la Confédération paysanne (CP) a commenté la décision de la Commission européenne de traduire la France devant la Cour de justice de l'UE « pour n'avoir pas pris les mesures efficaces contre la pollution des eaux par les nitrates ».
« Cela pose la question de savoir quelle agriculture nous voulons pour demain, a déclaré Philippe Collin, le porte-parole du syndicat. C'est le résultat du laxisme de la France et d'une volonté d'accompagner une agriculture qui favorise la spécialisation des régions. »
Pour le syndicat, la décision bruxelloise met aussi le doigt sur la nécessité d'avoir une politique agricole française qui ne soit pas totalement déconnectée de l'Union européenne. « La France peut-elle s'affranchir des directives européennes ? Un tel message affaiblirait la position de la France au sein de l'UE, entraînant un risque évident pour le budget de la Pac accordé à la France. »
Le syndicat espère par ailleurs que les modalités de la Pac après 2013 seront adoptées seulement après les élections allemandes prévues à l'automne – et non avant comme Dacian Ciolos en a émis le souhait la veille – estimant que la probabilité d'un basculement à gauche de la majorité est forte.
« L'Allemagne montre des signes de faiblesse (pauvreté, 30 % des Allemands touchent seulement 500 € par mois, envolée des prix du foncier et des fermages...) », constate la CP dont une délégation revient d'un voyage outre Rhin. Deux pays majeurs dans la construction européenne basculant à gauche pourraient largement modifier les équilibres entre les Etats membres et le contenu de la Pac. Mais rien n'est joué.
En attendant, la CP porte ses propositions de réforme auprès de toutes les formations politiques françaises et alerte d'ores et déjà les candidats sur l'enjeu national majeur de cette réforme : le rééquilibrage des aides entre les agriculteurs français, accompagné d'un fort recouplage, avec par exemple une prime aux troupeaux ruminants (en remplacement de la PMTVA) mais différenciée selon les productions ».
« Une convergence sans un fort recouplage serait très injuste, a insisté Philippe Collin. Il nous faut maintenir la polyculture-élevage et freiner les grandes cultures. »
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mercredi 29 février 2012 - 10h06
Ils oublient que beaucoup d'exploitations font à la fois de l'élevage et des grandes cultures. De plus, la planète a besoin de ces céréales et dans un avenir très proche on en manquera. Qu'ils cessent de constamment dresser les uns contre les autres.