Une délégation des chambres d'agriculture françaises s'est rendue les 8 et 9 mars 2011 en République tchèque et en Pologne.
« Ce sont deux pays dont les positions sur l'avenir de la Pac sont jusqu'à présent éloignées de la déclaration franco-allemande », a indiqué Guy Vasseur, président des chambres d'agriculture, lors d'une conférence de presse organisée à Paris le 15 mars, pour justifier le choix de ces deux pays.
Selon un communiqué commun, les chambres d'agriculture des trois pays sont parvenues à « des rapprochements importants ».
« Nous nous retrouvons sur le maintien du budget », a souligné le président de l'APCA (Assemblée permanente des chambres d'agriculture). La République tchèque comme la Pologne ne souhaitent pas une réduction du budget de l'UE. Mais si cela se produisait, les deux pays opteraient plus facilement pour utiliser la Pac comme variable d'ajustement, car leur retour budgétaire est bien plus important avec la politique régionale.
La future répartition des aides entre Etats membres est un point dur des positions tchèques et polonaises. La France a essayé de les convaincre de se battre pour un premier pilier (aides directes) fort.
« Nous leur avons expliqué que tout affaiblissement du premier pilier contrecarrerait le rapprochement des aides à la moyenne européenne comme ils le souhaitent », décalre Guy Vasseur. L'APCA n'est pas opposée à ce rapprochement, à condition qu'il soit « juste et équitable ». Pour son président, cela revient à comparer les coûts de production entre nos agricultures ou encore le pouvoir d'achat.
« Nous sommes tombés d'accord », a-t-il assuré. Derrière, c'est l'abandon des références historiques qui est acté. Une chose demeure en suspens : la Pologne et la République tchèque réclament l'équité dès 2014, alors que la France a besoin d'une période transitoire (dont la durée n'a pas été discutée).
Autre point partagé par les trois pays : la simplification du premier pilier. Leur crainte est que son verdissement n'aille dans le sens contraire. Ils se sont donc mis d'accord pour que le verdissement se limite à prendre des engagements actuels des agriculteurs pour préserver les ressources naturelles et la biodiversité (pièges à nitrate, lutte contre l'érosion des sols...) qui seraient compensés par les paiements du premier pilier.
Pour Guy Vasseur, cette position constitue une ouverture car les gouvernements des deux pays donnent aujourd'hui la priorité au deuxième pilier pour prendre en compte les exigences environnementales et s'opposent aux aides « vertes » dans le premier pilier.
Les Tchèques sont hostiles à tout plafonnement des aides. « C'est une question de principe et non de curseur », a précisé Guy Vasseur. L'APCA a indiqué qu'elle n'en ferait pas un point de blocage si un accord est trouvé sur le budget, la simplification, le verdissement et la régulation.
La délégation française des chambres d'agriculture doit rencontrer au mois de mai la Hongrie et l'Autriche pour continuer ce travail de rapprochement des points de vue que la Pac après 2013.