Chaque interprofession doit prévoir, pour la prochaine campagne, des « indicateurs de tendance de cours minima et maxima », estime Denis Verdier, à la tête des Vignerons coopérateurs de France. Cette démarche doit être opérée « par région, par appellation et par cépage » et, si besoin, « révisable tous les six mois ».
Les entreprises du négoce et de la production doivent « ensuite négocier leurs affaires à l’intérieur de ce tunnel », a-t-il indiqué mardi lors de la conférence de presse organisée mardi matin au siège parisien de la Confédération des coopératives vinicoles de France.
« Si les interprofessions ne s’emparent pas du sujet, nous demanderons au ministère de l’Agriculture d’intervenir », a déclaré Denis Verdier. Le ton est convaincu et les propos optimistes.
Pour le président de la CCVF, l’actuelle campagne se caractérise par une « tendance à la revalorisation des cours ». La petite récolte, notamment dans le Languedoc-Roussillon, a entraîné une reprise des prix avec « des moyennes que l’on n’avait pas vues depuis cinq ou six ans ».
« Le phénomène est structurel et non pas conjoncturel », assure Denis Verdier. « C’est notamment dû au changement climatique et une conséquence des arrachages massifs opérés ces dernières années. Nous avons eu un premier rattrapage sur les cours cette année. Je parie que l’on en aura un nouveau l’an prochain. »
Ce nouveau contexte économique s’accompagne d’un nouveau contexte juridique : la dernière loi de modernisation agricole a changé les règles du jeu en permettant des indicateurs de tendance de cours. « Les interprofessions doivent s’emparer du sujet et définir des tunnels de prix. » Une fois ces « outils de régulation » arrêtés, elles doivent aussi encourager la contractualisation, « notamment pour les produits de marque ».
Préparation des négociations sur l’après OCM vins « L’erreur serait de croire qu’il faut maintenir une organisation communautaire spécifique au marché du vin. Bien au contraire ! », a soutenu le président Verdier, à propos de l'autre sujet sensible abordé lors de cette conférence de presse. « La viticulture doit se retrouver à la table des négociations pour la prochaine Pac. Si on veut des lignes budgétaires, encore faut-il être présent lorsqu’on en débat », a affirmé Denis Verdier, rappelant qu’en moyenne « la viticulture française a obtenu ces dernières années 250 millions d’euros d’aides européennes par an, quand le secteur des céréales obtenait 9 milliards ».
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