Nicolas Sarkozy a promis vendredi aux éleveurs ovins des Alpes-de-Haute-Provence un arrêté préfectoral autorisant des « tirs de prélèvements » dans les zones où leurs troupeaux sont menacés par les loups, ainsi qu'une formation à la chasse.
« J'ai demandé au préfet de prendre sous huit jours (...) un arrêté préfectoral permettant d'engager un tir de prélèvement du loup pour les zones du département où l'attaque du loup relève d'une intensité exceptionnelle », a indiqué le président de la République lors d'une visite à Noyers-sur-Jabron.
« Nous allons, avec des financements de l'Etat, mettre en place des périodes de formation accélérée au permis de chasser à destination des bergers et des éleveurs », a-t-il ajouté lors d'une table-ronde sur les problèmes de l'élevage ovin en montagne.
« Avec ces deux mesures, vous allez pouvoir accélérer la protection de vos troupeaux », a jugé le chef de l'Etat, écartant l'idée de « dérogations » aux lois et conventions internationales qui font du loup une espèce protégée.
« Je sais que ça a été utilisé en Grèce et en Espagne, mais en Grèce et en Espagne, les quantités de loups n'ont rien à voir avec celles que nous avons », a justifié Nicolas Sarkozy.
Face aux éleveurs, le président a défendu une position « d'équilibre ». « Le loup (...) est devenu un problème majeur pour les traditions pastorales », mais « le loup est une espèce strictement protégée », a-t-il rappelé.
Depuis son retour en France en 1992 après y avoir été éradiqué dans les années 1930, la cohabitation entre le loup et les éleveurs ovins est houleuse. Selon le président de l'association de défense des traditions pastorales, plus de cent attaques de loups ont été recensées dans les Alpes-de-Haute-Provence depuis le début de l'année, provoquant la mort de plus de trois cents bêtes.
Aux organisations syndicales sceptiques ou qui l'accusent d'arrière-pensées électorales, le chef de l'Etat a dressé la liste des mesures de soutien engagées par le gouvernement depuis un an.
En ces temps de rigueur budgétaire, il promet que la plupart seront reconduites dans le projet de loi de finances pour 2011. « Pour toutes ces primes (...) c'est sanctuarisé », insiste-t-il, « de ce côté-là, vous n'avez pas de souci à vous faire ».