Le manque de visibilité et de transparence sur les prix de l'orge de brasserie à moyen terme serait un frein à sa production, se sont accordés à dire plusieurs intervenants, jeudi, lors de la journée consacrée aux orges brassicoles, organisée par Arvalis, à Nancy.
Ils faisaient notamment référence à la chute vertigineuse et problématique de la production mondiale en 2010, en raison de prix qui étaient au plancher lors des semis.
« Il est certain que si on avait un outil qui nous donnait de la visibilité sur les prix, on engagerait des surfaces en conséquence, autrement on navigue à vue, et on s'oriente vers d'autres productions pour lesquelles on a moins de risque de qualité », a abondé en ce sens Stéphane Champigneulle, agriculteur céréalier en Lorraine, lors du colloque.
Dans ce contexte, le marché à terme de l'orge de brasserie, nouvellement créé par Euronext depuis le début de 2010, semble un outil qui pourrait répondre à ces attentes, mais qui reste aujourd'hui en dessous des espérances.
« Nous, industriels, aimerions pouvoir arbitrer la récolte de 2012, voire celles de 2013 et de 2014 », a observé Alain Caekaert, directeur des achats de Malteurop.
« Allonger la période de cotation est indispensable », a ajouté Bernard Valluis, administrateur de l'Association nationale de la meunerie française.
Les agriculteurs aimeraient par ailleurs pouvoir vendre sur les marchés à terme en s'affranchissant en partie du risque de qualité et de taux de protéines en particulier. La mise en place de grades de qualité sur le marché à terme a été évoquée.
« Le marché à terme n'est pas assez liquide et il nous est arrivé d'y perdre de l'argent car nous n'avons pas trouvé de contrepartie dans les temps », a souligné le responsable d'une coopérative.
« Le marché à terme de l'orge de brasserie n'a clairement pas réellement démarré, a admis François Pignolet, directeur adjoint d'Axéréal et l'un des principaux instigateurs de ce marché à terme. Mais il faut que tous les opérateurs s'y mettent pour y aller et le faire vivre, sinon il va mourir et on en aura pour dix ans pour en créer un nouveau. La pérennité de production de l'orge de brasserie est en jeu. »