L'interdiction temporaire de la culture du maïs transgénique Mon 810 annoncée le 16 mars 2012 par le gouvernement a été accueillie de façon très diverse.
« Avec cette nouvelle interdiction, le gouvernement persiste et signe dans... l'illégalité, estime l'AGPM (Association générale des producteurs de maïs) dans un communiqué paru lundi. L'organisation agricole a décidé d'attaquer en justice cet arrêté car depuis l'invalidation de la première clause de sauvegarde en novembre 2011, « aucune donnée scientifique nouvelle ne remet en cause l'innocuité de cette innovation ».
« Il est urgent de cesser cette distorsion de concurrence entre producteurs de maïs français et certains de leurs voisins européens (espagnols et portugais notamment) et plus largement des pays tiers qui ont accès aux maïs OGM », insistent les maïsiculteurs.
Même son de cloche du côté des semenciers qui n'admettent pas « l'entêtement » du gouvernement « puisqu'il n'existe aucune urgence ni danger avérés pour la santé ou pour l'environnement ».
« Cette attitude est contraire à la loi OGM de 2008, qui garantit la liberté de cultiver avec ou sans OGM, souligne Régis Fournier, président de la section du maïs de l'Union française des semenciers (UFS). Plus grave encore, cette nouvelle interdiction condamne de fait la recherche par l'impossibilité de mettre en place des essais en plein champ et fait prendre un retard très préjudiciable à notre industrie semencière. » L'UFS a décidé « d'accompagner les agriculteurs dans le recours légal qu'ils déposeront à travers leur syndicat, l'AGPM ».
L'AFBV, Association française des biotechnologies végétales, dénonce l'incohérence du gouvernement qui « interdit une innovation qui économise les traitements chimiques sur maïs alors que dans le même temps, il a fixé aux agriculteurs l'objectif de diminuer de 50 % les traitements chimiques d'ici à 2018 ». Selon l'association, la décision du gouvernement fera perdre aux maïsiculteurs 100 euros par hectare.
De son côté, Greenpeace a accueilli avec « satisfaction mais prudence » l'annonce faite par le gouvernement. L'organisation souligne en effet « que cette décision tardive et fragile n'a peut-être pas empêché la semaille d'OGM en France au cours des semaines passées ». « Combien de temps durera le montage juridique de la France » s'interroge aussi l'organisation écologiste qui demande aux candidats à la présidentielle de s'engager en faveur d'une « interdiction solide et durable en France ». « Le gouvernement doit immédiatement mettre en place une surveillance étroite afin de s'assurer qu'aucun maïs OGM, désormais illégal, n'ait été planté, et en ordonner la destruction le cas échéant ».
José Bové, député européen d'Europe Ecologie-Les Verts, a également salué cette décision, estimant que le gouvernement avait « respecté la parole donnée ». « La nouvelle majorité, quelle qu'elle soit, aura la responsabilité de la prolongation du moratoire sur les OGM et devra garantir aux paysans et aux consommateurs le droit de produire et de consommer sans OGM », lance l'eurodéputé.
Lire également :
Titre
mardi 20 mars 2012 - 09h08
Ce n'est pàas le droit de produire sans OGM, c'est l'obligation: pas la ême chose. M. Bové sait tourner ses phrases. Quant à consommer sans OGM, il me fait bien rigoler car il oublie les montagnes de soja OGM qui sont importées