Le député européen José Bové a dénoncé, mercredi, un conflit d'intérêt au sein de l'Autorité européenne chargée des avis scientifiques sur les OGM, et a réclamé une réforme « en profondeur » de cet organisme.
L'élu, vice-président de la commission de l'agriculture du Parlement européen, demande la démission de la présidente du conseil d'administration de l'Efsa (Autorité européenne de la sécurité alimentaire), la Hongroise Diana Barati, accusée d'avoir caché être membre du conseil d'administration de l'International Life Science Institute (Ilsi) Europe, une organisation regroupant la plupart des groupes agrochimiques actifs dans les OGM.
Il réclame en outre une réforme de l'Efsa pour la rendre « totalement indépendante ».
José Bové précise avoir informé le commissaire à la Santé, John Dalli, de ce problème et déplore que ce dernier « n'ait pas jugé utile d'agir pour empêcher un possible noyautage de l'Efsa par les lobbies des multinationales de l'agroalimentaire ».
« M. Dalli a rencontré M. Bové en juillet et pris note de ses préoccupations concernant Mme Barati. Il a relayé aux services de la Commission qui ont confirmé que cette nomination avait respecté les procédures », a déclaré le porte-parole du commissaire européen, Frédéric Vincent.
« La conférence des présidents de groupes du Parlement européen a donné son aval à la liste des membres du conseil d'administration de l'Efsa soumise par le Conseil (représentants des gouvernements) sur laquelle figurait le nom de Mme Barati », a-t-il ajouté.
Mme Barati a informé être membre de l'Ilsi et de plusieurs autres organisations internationales. Son curriculum vitae publié sur le site de l'Efsa mentionne ces activités.
La présidente du conseil d'administration de l'Efsa n'a aucune compétence sur les avis scientifiques rendus par l'autorité. Elle est chargée de veiller au bon fonctionnement de l'agence et le compte-rendu de ses activités est publié sur le site de l'Efsa, a insisté le porte-parole de M. Dalli.
Une évaluation des activités de l'Efsa sera réalisée en 2011 afin de déterminer les réformes nécessaires en 2012, à l'occasion du dixième anniversaire de l'autorité basée à Parme, en Italie, a annoncé le porte-parole.
Lire également :
- OGM/UE : « Non » au « chacun-pour-soi » (27 septembre 2010)
- OGM : Bruxelles présente des mesures concrètes pour gérer la coexistence (27 septembre 2010)