Avec l'objectif de conclure en décembre prochain le cycle de négociations dit « de Doha » (négociations multilatérales portant sur l'agriculture, les biens industriels et les services), les groupes de négociation au sein de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) se sont remis au travail. Ils ont jusqu'au 31 juillet pour définir un programme de travail aussi détaillé que possible afin de rendre possible un accord lors de la conférence ministérielle de Nairobi en décembre.
Le comité Agriculture a tenu sa première réunion de l'année le 28 janvier. Ont été examinées les questions des soutiens internes, de l'accès aux marchés et des stocks publics.
Soutiens internes : les Etats-Unis pointés du doigt
Une analyse présentée par 12 membres du groupe de Cairns (1) examine la situation de six acteurs majeurs (Union européenne, Etats-Unis, Brésil, Inde, Chine, Japon) au regard des dispositions prévues par le projet de texte élaboré en 2008 (appelé document Rev.4). Cette analyse révèle que, sur les six membres, seuls les Etats-Unis dispensent des soutiens trop généreux à leur agriculture au regard des plafonds prévus par le document Rev.4. L'étude est à prendre avec précaution car elle repose sur des informations datant parfois de 2008.
Les Etats-Unis contre-attaquent en estimant que les aides accordées par les pays émergents à leur agriculture sont également des distorsions de concurrence. Ils semblent toutefois se retrouver assez isolés sur ce dossier, analyse la délégation permanente de la France auprès de l'OMC.
Sur le volet accès au marché, les souplesses que les pays en développement réclament pour eux-même suscitent toujours des réticences de la part des autres membres.
Enfin, aucune solution pérenne n'a été trouvée sur la question des stocks publics constitués à des fins de sécurité alimentaire - pour prendre la suite de l'accord provisoire arraché à Bali en 2013.
Au cours de cette réunion, l'Union européenne a rappelé que la réforme de la Pac a constitué un effort important de sa part. Elle a également demandé, avec l'appui de la Suisse, que les indications géographiques figurent dans l'accord final.
(1) Australie, Afrique du Sud, Argentine, Brésil, Colombie, Costa Rica, Bolivie, Canada, Chili, Indonésie, Malaisie, Guatemala, Nouvelle-Zélande, Pakistan, Paraguay, Pérou, Philippines, Thaïlande, Uruguay