Le président du Mercosur, le Paraguayen Armindo Lugo Mendez, a reconnu ce mardi 24 mai 2011 des « divergences » internes au bloc sud-américain dans ses négociations avec l'UE sur le volet agricole de leurs négociations pour un accord de libre-échange, tout en se disant « optimiste ».
« Je crois raisonnable d'assumer qu'il y a des divergences entre les pays de l'UE, ce qui se produit aussi au sein du Mercosur », a déclaré à la presse le président paraguayen, qui exerce la présidence tournante du marché commun de l'Amérique latine (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay, plus le Venezuela en phase d'adhésion).
« Mais nous sommes optimistes à propos des chances de parvenir à un accord », a-t-il souligné à l'issue d'une rencontre avec le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, à Bruxelles.
M. Lugo n'a pas dit quels pays latino-américains étaient divisés sur la manière et les objectifs des négociations avec l'UE. L'Argentine, très préoccupée de la chute de ses exportations, entend freiner la hausse de ses importations en général, une attitude que ne partage pas, notamment, l'autre géant agricole sud-américain, le Brésil.
Il a rappelé que l'enjeu était la construction de la plus vaste zone de libre-échange de la planète, qui regrouperait 750 millions de personnes.
A ses côtés, M. Barroso s'est dit « totalement d'accord » avec M. Lugo, qui effectuait la première visite à Bruxelles d'un président paraguayen.
« Il est vrai qu'il y a des problèmes ; il est vrai que les discussions agricoles ne sont pas faciles, mais des progrès ont été réalisés », a-t-il ajouté.
« Nous savons qu'il y a des sensibilités » diverses sur les questions agricoles « du côté du Mercosur aussi bien que du côté européen », a-t-il poursuivi, en estimant qu'il fallait « trouver des solutions équilibrées ».
Relancées il y a un an après des années de blocage, les négociations entre l'UE et le Mercosur ont repris du 2 au 6 mai 2011 au Paraguay.
Selon des études de la Commission européenne, un accord de libre-échange se traduirait par un impact global « négatif » pour le secteur agricole européen, compensé toutefois par les gains attendus pour les secteurs de l'industrie et des services.