La Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL) a fait mardi un point sur l'avancement des chantiers de la contractualisation et de l'organisation des producteurs. Elle attend des pouvoirs publics français qu'ils fassent preuve de « pragmatisme et de réalisme » pour la mise en œuvre du minipaquet lait que le Parlement européen devrait adopter en février prochain.
Autrement dit, la FNPL souhaite que le ministre tienne compte du travail engagé par les producteurs depuis un an pour s'organiser et négocier avec les industriels.
« Nous lui avons souvent dit qu'il mettait la charrue avant les bœufs [en rendant obligatoire la contractualisation voici un an, NDLR], rappelle Henri Brichart, le président de la FNPL. D'une certaine manière, nous avons fait la même chose en entraînant les producteurs à négocier collectivement sans cadre juridique. »
C'est en effet le minipaquet lait qui va ouvrir la possibilité aux producteurs de déroger au droit de la concurrence, en les laissant se regrouper pour négocier les contrats avec les transformateurs privés. « Mais il ne faut pas écrire le décret sur les organisations de producteurs (OP), puis veiller ensuite à ce que les OP y répondent, prévient Henri Brichart. Il faut que le décret s'adapte aux réalités du terrain. » Et que les OP telles que la FNPL les a bâties, soient reconnues par le texte.
La FNPL cite aussi en exemple les seuils qui seront intégrés au décret pour la reconnaissance des OP. Pour le cas général, elle plaide en faveur d'un seuil suffisamment élevé afin que les producteurs aient un réel pouvoir de négociation face à l'industriel. A côté de cela, le syndicat demande un seuil plus modeste pour le bio et les signes de qualité. Ainsi qu'un seuil intermédiaire dérogatoire pour les zones à faible densité laitière ou les groupements livrant à des PME.