Le monde est entré dans une période de rareté des matières premières agricoles qui devrait se prolonger pendant toute la décennie 2010 au moins, estime Rabobank (1) dans un rapport (2). Le secteur agricole et agroalimentaire va devoir profondément se remettre en question.
« Les prix des matières premières agricoles vont augmenter et devenir plus volatils. En soi, le phénomène n'est pas nouveau mais ce qui se passe est vraiment différent », assure Rabobank dans un rapport présenté dimanche à Washington.
« La bataille autour de l'approvisionnement en matières premières agricoles au cours de la prochaine décennie n'est que le début d'une profonde transition. Dans les quarante ou cinquante prochaines années, le secteur agroalimentaire va devoir doubler sa production avec environ moitié moins de ressources en terre, en eau et en ressources minérales. Ce quadruplement de l'effort constitue le défi auquel est confrontée la génération à venir de dirigeants et d'agriculteurs. »
Dans un tel contexte, les multinationales de l'agroalimentaire vont renforcer leur influence au détriment des petits et moyens opérateurs, estime Rabobank. Les négociants présents au niveau mondial ou régional vont, eux aussi, renforcer leurs positions dans la chaîne alimentaire.
Pour assurer l'approvisionnement alimentaire de la planète, Rabobank recommande un abaissement ciblé des barrières commerciales là où cela s'avérera le plus utile. Exemple cité, celui de l'Argentine où une suppression des taxes à l'exportation (35 % en moyenne) permettrait un accroissement de 45 % de la production agricole.
Egalement suggérés : un accroissement de l'effort de recherche et de développement (qui n'a pas augmenté depuis 1970) dans les domaines des plantes, des procédés agroalimentaires et de l'irrigation ; une remise en question des habitudes alimentaires, des méthodes de production et de distribution de sorte à limiter les gâchis et à favoriser le recyclage.
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(1) Rabobank est une institution financière internationale de bancassurance d'origine néerlandaise.
(2) « Repenser la chaîne agroalimentaire : impact de la volatilité des prix agricoles et des stratégies d'approvisionnement »