L'agriculture doit s'appuyer sur le modèle familial et sur l'agro-écologie, recommande le rapport sur un « monde positif » à l'horizon 2030 remis le 13 octobre à François Hollande par l'économiste Jacques Attali.
« D'ici à 2030, la demande mondiale de nourriture devrait ainsi augmenter de 35 %. Pour y répondre, il faut produire plus, mais surtout mieux. Il faudra également trouver une solution au gaspillage alimentaire : une grande partie de la nourriture est perdue dans les pays en développement avant même d'intégrer les circuits de distribution, tandis que dans les pays développés, elle est gaspillée par les grandes surfaces, la restauration et les consommateurs. »
« Dans le même temps, l'agriculture devra faire preuve de résilience vis-à-vis du réchauffement climatique. Or l'agriculture productiviste, qui repose sur l'utilisation d'intrants chimiques fabriqués à base de pétrole, ne s'inscrit pas dans une perspective durable. Elle a conduit à un appauvrissement des sols, à la pollution des cours d'eau et une perte de la biodiversité, qui compromettant la capacité des générations futures à vivre de la terre. De plus, elle nécessite une mécanisation et une sélection de semences, voire d'OGM, qui ne sont pas à la portée de la majorité des petits agriculteurs des pays en développement. »
« Face à cela, le développement d'une agriculture familiale, qui est aujourd'hui la forme la plus répandue d'agriculture, offre des perspectives prometteuses. Elle repose sur la transmission des terres et des savoirs de générations en générations. En ce sens, elle répond aux enjeux de long terme de l'économie positive et doit être encouragée. Combinée aux principes agro-écologiques, elle est un modèle vertueux. »
Inciter à la transition agro-écologique
« L'agro-écologie est le seul moyen d'assurer une sécurité alimentaire respectueuse de l'environnement et créatrice d'emplois. Pour cela, il faut lever les freins et actionner les leviers fiscaux, légaux, fonciers, financiers et assurantiels. Cela suppose, par exemple, de :
- Clarifier la définition de l'agro-écologie pour réorienter les dispositifs publics (financement, accompagnement, formation, vulgarisation, etc.) vers les systèmes vertueux d'un point de vue social, environnemental et économique (modèle agricole paysan, économie circulaire, etc.) ;
- Garantir au plus grand nombre l'accès aux aides publiques en abaissant les seuils d'éligibilité (surface d'installation, taille des troupeaux, dimension économique) ;
- Prôner et mettre en œuvre une exemplarité nationale : marchés publics favorisant les systèmes alimentaires territorialisés et les pratiques agro-écologiques, restauration collective donnant la priorité aux denrées locales et issues de l'agro-écologie, etc. »
Réglementer le marché des matières premières agricoles
« La spéculation induit une très forte volatilité du prix et engendre par conséquent une précarisation des populations du Sud », est-il observé.
Accueillir des réfugiés en milieu rural
Le rapport Attali suggère par ailleurs de « mettre en place un groupe de travail sur le développement d'activités agricoles et rurales afin de permettre aux réfugiés de trouver un emploi et de repeupler des zones rurales en cours de désertification des deux côtés de la Méditerranée. Cela répond à un double enjeu ; celui d'accueillir des réfugiés et celui de re-dynamiser des zones rurales. »
Chiche!
jeudi 15 octobre 2015 - 21h30
Je veux bien accueillir un réfugié, lui donner un travail que les autochtones refusent de faire, le loger, à condition que Mr Attali et chaque les bobo donneur de leçon en hébergent au mois un chez eux ou dans leur résidence de vacances inoccupée 10 mois sur 12!(parce que ces gens ont au moins 2 mois de vacances)