La production américaine de bœuf et de volaille devrait chuter au second semestre de 2012, selon une étude rendue publique, jeudi, par Rabobank. La demande en maïs s'en ressentira.
L'extrême sécheresse qui sévit dans le sud et sud-ouest des Etats-Unis met à mal la filière bovine. Le Texas, qui dénombre le quart des vaches américaines, fournit actuellement 50 % des animaux mis sur le marché. Signe d'une décapitalisation qui augure d'un « dramatique déclin » de la production de viande à partir de la mi-2012. Si la production de viande bovine est attendue en hausse de 3 % au premier trimestre de 2012, elle devrait diminuer de 1 % au deuxième, de 6 % au troisième et de 7 % au quatrième.
En poulet, les perspectives sont tout aussi mauvaises. Rabobank table sur un repli de la production compris entre 4 % et 6 % au quatrième trimestre de 2011 et tout au long de 2012. L'industrie américaine de la volaille enregistre des pertes historiques en raison des prix élevés de l'alimentation animale et d'une consommation déprimée par la conjoncture économique. Les mises en place sont en retrait de 7 %, selon les derniers chiffres disponibles.
La production de porc devrait limiter son repli à -1 % en 2012, grâce à une forte demande à l'exportation et à des prix intérieurs solides qui permettent à la filière de faire face à la flambée des prix de l'alimentation animale, estime Rabobank.
La chute de la production de viande attendue l'an prochain aux Etats-Unis aura un « impact significatif » sur la demande en maïs, en dépit des besoins croissants du bioéthanol. Les utilisations de maïs dans l'alimentation animale pourraient diminuer de 50 millions de boisseaux (environ 1,3 Mt) au troisième trimestre 2012 et de 100 millions de boisseaux (2,5 Mt) au quatrième trimestre par rapport à la même période de 2011. Sur l'ensemble de l'année 2012, le repli atteindrait 175 millions de boisseaux (4,4 Mt).
La diminution de l'offre de viandes, l'an prochain aux Etats-Unis, va peser sur la consommation intérieure, qui diminue déjà régulièrement depuis 2008. Elle devrait également ramener la croissance de la production mondiale de viande aux environs de 0,6 % en 2012, au lieu des 1,5 % escomptés en 2011.