La vente à perte est une pratique subie quotidiennement par les agriculteurs, a dénoncé la Coordination rurale, lundi, dans un communiqué, en s'appuyant sur l'exemple de la viande bovine.
« Chaque année, les commerçants ont le droit, pendant deux périodes de cinq semaines, de revendre leurs produits à un prix inférieur au prix de revient. Ces périodes de soldes sont restreintes et réglementées car exceptionnelles », observe le syndicat. « Chacun d'entre nous comprend d'ailleurs que s'ils vendaient à perte pendant toute l'année, les commerçants ne pourraient pas survivre », poursuit-il.
Pour un éleveur de bovins, « produire 1 kg de viande lui coûte 3,63 €. Il revendra ce kilogramme de viande 3,25 € sur les marchés aux bestiaux... », déplore la Coordination rurale.
« Si les consommateurs voient le prix de leur panier augmenter régulièrement, le revenu des agriculteurs qui produisent nos denrées alimentaires ne progresse pas, bien au contraire », constate-t-elle.
« Alors qu'au cours des vingt dernières années, le prix du bœuf a augmenté de 50 % pour les consommateurs, le revenu des producteurs de viande bovine a chuté de 8 % », précise-t-elle.
La Coordination rurale rappelle qu'elle a fait « de nombreuses propositions pour remédier à cette situation ». « La principale consisterait tout simplement à appliquer les traités européens qui prévoient la préférence communautaire et éviteraient ainsi l'importation massive de viande à bas coût du Mercosur par exemple ».