« Pourquoi les cours du sucre fondent-ils à vue d’œil sur fond de pénurie mondiale ? », s'est interrogé le Mouvement pour une organisation mondiale de l'agriculture (Momagri), dans son bulletin publié vendredi.
« Cette situation démontre qu’il est extrêmement complexe d’anticiper l’évolution des cours du sucre, et plus généralement des autres matières premières agricoles, à partir d’une simple analyse de l’offre et de la demande physiques », souligne-t-il.
« C’est là la principale spécificité des marchés agricoles par rapport aux autres marchés, et c’est la raison pour laquelle il est nécessaire de mettre en place des règles adaptées pour l’encadrer », ajoute-t-il.
Momagri constate que le marché du sucre atteignait il y a un mois un record inégalé depuis 1981, sous l’effet de deux récoltes décevantes chez deux des plus gros producteurs, l’Inde et le Brésil.
« Au début de février 2010, le contrat le plus traité à New York pour la livraison en mai de sucre brut a culminé à 29 cents la livre. Aux alentours des 12 cents le 23 octobre 2008, il a été multiplié par près de 2,5 fois en moins de seize mois », indique-t-il.
« En quelques semaines, les cours du sucre ont fondu a vue d’œil, sans que l’offre n’ait été modifiée. Le 5 mars 2010, le niveau des prix avait baissé de 25 % par rapport au record observé au début de février, en descendant à 21,24 cents la livre à New York ; rien que la première semaine de mars, la baisse a été de 10 %. Le 16 mars, il est à 19,29 cents », poursuit-il.
« Cette situation est d’autant plus surprenante que le marché est toujours en déficit », souligne Momagri..
Ce retournement du marché peut s'expliquer en partie par l’anticipation, à plus long terme, d'un éventuel retour à l'équilibre l’année prochaine, ainsi qu'une modération de la demande, due à la flambée des cours, estime-t-il. Mais ces raisons apparaissent pourtant « bien faibles ».
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