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Marché des grains

Une charte des bonnes pratiques pour gérer les risques de prix (Coop de France) (+VIDEO)

Publié le jeudi 11 juillet 2013 - 15h41

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« Sur le marché, la volatilité se confirme, avec des prix qui ont dégringolé ces dernières semaines et se sont repris il y a quelques jours », a affirmé Christian Pèes, président de Coop de France métiers du grain, lors d'une conférence de presse, le 11 juillet 2013 à Paris. Pour résister à cette volatilité, les coopératives s'organisent et renforcent leurs fonds propres.

 

C'est le constat fait par Vincent Magdelaine, directeur de Coop de France métiers du grain, qui souligne, étude à l'appui, que cette tendance est soutenue par les incertitudes et la variabilité des niveaux de prix. Ainsi, selon lui, l'endettement des coopératives recule, « avec une politique d'investissement raisonnable et une maîtrise des charges pour réaliser un résultat suffisant permettant de renforcer les fonds propres ».

 

Autre moyen de gérer l'incertitude, le stockage. Le plan silos avance, selon Coop de France, et un bilan intermédiaire à juin 2013 a été réalisé. Celui-ci confirme l'avancée du projet, qui est de construire 5 millions de tonnes (Mt) de capacité de stockage entre 2011 et 2016, mais les estimations tablent aujourd'hui sur une capacité d'environ 3,5 Mt réalisées en 2016.

 

L'assouplissement réglementaire demandé aux administrations, via une circulaire du 19 mars 2013 cosignée par les ministères en charge de l'Agriculture, de l'Ecologie et de l'Urbanisme, permet de lever certaines difficultés administratives et contribue à l'avancée des constructions de silos, selon Vincent Magdelaine.

 

Une étude, portant sur des coopératives représentant 54 % des capacités françaises de stockage des céréales, montre que les nouvelles capacités de stockage d'ici à 2016 seront de 2,4 millions de mètres cubes, soit de presque 2 Mt. En extrapolant, Vincent Magdelaine estime qu'en 2016 on atteindra 4,4 millions de mètres cubes de nouvelles capacités de stockage, soit environ 3,5 Mt. Il estime cependant qu'une accélération des constructions dans les trois prochaines années devrait être observée, « peut-être grâce à l'effet circulaire ».

 

L'étude sur le plan silos montre aussi que davantage d'agrandissements de sites que de créations sont observés ou prévus en raison des difficultés à trouver des ressources foncières. Ainsi, le niveau moyen de capacité par unité de stockage augmente. Les capacités construites sont en moyenne de 19.481 mètres cubes et celles détruites ou à détruire en moyenne de 7.534 mètres cubes. La construction des 5 Mt de capacités du plan silos occuperait 400 hectares, selon Coop de France métiers du grain.

 

 

Rassurer FranceAgriMer et Bercy

 

Enfin, une charte des bonnes pratiques de gestion du risque de prix à destination des coopératives a été présentée. Elle consiste en une adhésion volontaire des coopératives via 15 engagements. Ceux-ci sont déclinés en 4 rubriques : gouvernance de la gestion du risque, identification des risques, cadre de gestion et de suivi des risques, principes de l'adoption de la charte.

 

Cette charte a vocation à formaliser les démarches et à veiller à la bonne gouvernance des services de gestion des risques de prix au sein des coopératives. Ceci passe notamment par une bonne circulation de l'information entre les donneurs d'ordre sur les marchés et ceux qui les contrôlent. L'idée étant que, si un opérateur fait une fausse manœuvre sur les marchés, des organes de contrôle soient informés rapidement de cette erreur et ajustent le tir.

 

Pour Christian Pèes, cette charte a aussi vocation à rassurer les partenaires des coopératives que sont FranceAgriMer ou le ministère des Finances, qui sont garants des emprunts des coopératives auprès des banques pour payer au comptant les producteurs de céréales. L'objectif est que les trois quarts des coopératives aient signé la charte dans les trois ans.

 

 

Une année atypique en France inquiète les coopératives

 

« La forte pluviométrie au printemps en France crée des conditions inquiétantes pour les cultures, en particulier pour le maïs dans le Sud-Ouest et en Bourgogne », explique Anne-Laure Paumier, responsable des marchés chez Coop de France métiers du grain. Elle se montre en revanche plus confiante pour les céréales d'hiver. « La nature se rattrape avec la hausse des températures, mais il est difficile d'estimer les niveaux de production », souligne-t-elle.

 

Cependant, le contexte français ne fait pas le marché mondial. Ainsi, si la planète sort d'une pénurie de maïs sur 2012-13, et que le bilan blé finit serré, on attend une hausse de 28 Mt de la production de blé tendre mondiale, à 683 Mt en 2013. Un fort rebond de la production mondiale de maïs est aussi attendu à 946 Mt, soit une hausse de 92 Mt sur un an.

 

Le bilan céréales se détend et les marchés. Anne-Laure Paumier indique que, « sur la campagne de 2012-13, les prix sont passés de 270 à 200 €/t pour le blé et que, pour la prochaine campagne, les cours s'établissent entre 190 et 195 €/t ». « Nous sommes sous le seuil des 200 €/t, la baisse va-t-elle s'accélérer ? Cela dépendra des récoltes à venir », explique-t-elle.

 

Si une hausse de production par rapport aux attentes se produit, la baisse pourrait se poursuivre. En revanche, vu les niveaux de stocks bas des principaux exportateurs de blé de la planète, leurs exportations devraient être similaires à celles de 2012-13. Ceci pourrait soutenir les prix, sauf si la récolte est plus abondante que prévu, d'après Anne-Laure Paumier.

 

En maïs, on se dirige vers une reconstitution des stocks mondiaux, avec une production supérieure à la consommation, mais le climat peut encore changer la donne, avec des cultures à peine semées et très en retard. Aux Etats-Unis, on entre dans la phase de pollinisation, décisive pour les rendements, et où la chaleur peut les affecter.

 

Selon Anne-Laure Paumier, le ratio stock sur consommation toutes céréales au niveau mondial reste bas, à 18 %. En maïs, on passerait de 14 % à la fin de 2012-13 à 16 % à la fin de 2013-14, ce qui ne laisse pas deux mois de réserve de consommation dans le monde, seuil à partir duquel les cours se détendraient plus facilement. La situation reste tendue.

 

F.G.


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