Les cortèges d'agriculteurs qui défilent à Paris jeudi signent « un enterrement de première classe de l'agriculture » emmené par la FNSEA et son patron Xavier Beulin, a dénoncé Laurent Pinatel, porte-parole de la Confédération paysanne.
Le syndicat minoritaire a refusé de s'associer à la démonstration de force orchestrée par le premier syndicat agricole français. La Confédération paysanne « s'est posée la question, au tout début de la crise de l'élevage, de rejoindre la manifestation parce qu'on trouvait qu'il y avait une vraie détresse des paysans qui s'exprimait », a expliqué au micro du Sud Radio M. Pinatel, qui estime que la France est « devant la plus grande crise de l'agriculture depuis les années 60 ».
« Quand on a vu la reprise en main extrêmement populiste de Xavier Beulin, les 3 milliards de plus qu'il vient demander aujourd'hui, on a l'impression que c'est l'enterrement en première classe de l'agriculture et que le fossoyeur Beulin est aux manettes pour aller à l'Elysée demander un énième plan de licenciement de l'agriculture », a-t-il déploré.
« L'agriculture est dans le mur, ça fait 40 ans qu'on essaie le même modèle, appuyé par la FNSEA, il faut changer », a-t-il martelé en plaidant pour une agriculture moins productiviste, reposant sur des « critères de qualité ». « C'est pas en massifiant l'offre, en robotisant, en automatisant, qu'on y arrivera. »
Les paysans venus défiler à Paris au volant de quelque 1.400 tracteurs sont particulièrement touchés par les crises laitière et porcine, rendues particulièrement aigües cette année par la fin des quotas laitiers et l'embargo russe sur la viande européenne.
Les contraintes environnementales plutôt une « protection »
« Le plan Beulin c'est de dire ''on va moins payer de cotisation sociales, on va prendre en charge les intérêts des emprunts, pour donner de l'oxygène aux paysans'', ce qui est bien. Pour qu'ils puissent s'endetter plus ? C'est nettement moins bien », a relevé M. Pinatel.
Alors que la FNSEA réclame aussi une « pause » dans l'empilement réglementaire et normatif qui plombe selon eux les producteurs français au profit de leurs concurrents européens, la Confédération paysanne considère plutôt les contraintes environnementales comme une « protection ».
« Le jour où les eaux seront toutes polluées, où les nappes phréatiques seront asséchées, où les sols ne seront plus à même de fournir l'alimentation à la plante, on aura perdu le sens de notre métier », a estimé M. Pinatel. Son organisation milite par ailleurs pour un retour au niveau européen à « la régulation de la production » où « on adapte l'offre à la demande ».
Elle craint toutefois que les mesures de soutien supplémentaires qui devraient être annoncées plus tard dans la journée « soient une nouvelle fois des rustines sur un système usé, dépassé », a noté M. Pinatel pour qui accorder de nouvelles aides financières, « c'est reculer pour mieux sauter. »
Si le Premier ministre Manuel Valls « veut appliquer à l'agriculture ce qu'il a annoncé ce week-end aux universités d'été (du PS ) à La Rochelle pour l'ensemble de l'économie, c'est-à-dire un grand vent de libéralisme, effectivement aujourd'hui on va annoncer un grand plan de licenciement de l'agriculture à hauteur de 3 milliards d'euros », a-t-il conclu.
La réalité dure à accepter.
mardi 08 septembre 2015 - 13h23
Je ne suis pas à la confédération paysanne,mais tout ce que Monsieur PINATEL dit dans ce texte n'est que du bon sens. Tant que l'agriculture a encore du poids, il serait temps de prendre les bonnes décisions ou alors il sera trop tard. Actuellement les agriculteurs perdent du temps,de l'argent,et ils n'obtiennent rien pour solutionner durablement leur avenir. A l'usure nos dirigeants veulent notre peau,pour un grand nombre d'entre nous l'avenir est scellé,ne pas oublier que nos gouvernants ont besoin de terres afin de pouvoir réaliser de grandes exploitations,dont ils révent depuis longtemps Ce sept septembre pour faire diversion on parle du discour du Président,de guerre en Syrie,de s'occuper des migrants,mais rien sur la manifestation de Bruxelles et les agriculteurs épuisés, déçus,de retour dans leur campagne se meurent en silence à nouveau,oubliés de tous.