Les prévisionnistes ne se sont pas trompés : la campagne de 2010 s'est achevée par une chute très nette des immatriculations de tracteurs standards. Avec 22.290 engins neufs vendus en 2010, le marché accuse une baisse de 22,1 % par rapport à 2009, lui-même en net retrait sur 2008.
Le marché total du tracteur s'établit à 31.313 unités, soit 21,2 % de moins qu'en 2009. On est bien loin ici du record de 2008 avec ses 43.660 tracteurs neufs. Les secteurs les plus touchés par la baisse sont les zones céréalières du grand Bassin parisien et le Sud-Ouest avec des baisses de marché pouvant atteindre 38 % en Haute-Garonne et dans le Gers. La plus forte chute est enregistrée dans le Loiret avec un effondrement de 46,4 %, soit 200 tracteurs de moins qu'en 2009. Pour autant, tout n'est pas noir dans ce département puisque les ventes de décembre ont progressé de 4,5 % par rapport au dernier mois de 2009.
Cette embellie n'est pas limitée à la Beauce. Dans tous les secteurs céréaliers et dans certains bassins d'élevage, les agriculteurs ont été touchés par la fièvre acheteuse sur les deux dernières semaines de décembre, tout comme les entrepreneurs de travaux agricoles. Dans tous les cas, la flambée des prix des céréales a un effet direct sur la signature des bons de commande.
Chez les agriculteurs, la fiscalité est souvent évoquée tandis que les entrepreneurs rattrapent les investissements différés en 2010. Certains constructeurs estiment que la reprise est encore plus brutale que l'envolée des ventes de 2007. L'embellie concerne tous les matériels, en particulier les engins à fort débit intéressant les grosses structures et les entrepreneurs.
Ainsi, les carnets de commande sont déjà pleins en presse à haute densité et pour certains automoteurs de récolte. Seuls les éleveurs touchés par les crises de la viande et du lait diffèrent toujours leurs achats.