Il n'y a pas que dans l'agriculture et l'agroalimentaire que la France a perdu en compétitivité par rapport à son voisin d'Outre-Rhin. La hausse plus rapide du coût du travail dans l'Hexagone qu'en Allemagne est l'une des principales causes de la perte de compétitivité globale de l'industrie depuis le début des années 2000, selon un rapport de l'institut Coe-Rexecode.
« Le point essentiel » est que « le coût moyen de l'heure de travail dans l'industrie a augmenté en France plus rapidement qu'en Allemagne, d'environ 10 % dans la première partie des années 2000 », selon ce rapport, qui doit être remis jeudi au ministre de l'Industrie, Eric Besson.
« Il y a dix ans, les exportations françaises représentaient 55 % des exportations allemandes. Elles en représentent aujourd'hui 40 % », relève Coe-Rexecode, qui souligne également que « le prix moyen des exportations françaises a progressé entre 2003 et 2008 d'environ 8 % de plus que le prix des exportations allemandes ».
Mais la France « n'a pas toujours été » en perte de compétitivité par rapport à l'Allemagne « au cours des dernières décennies », avance l'institut.
Selon l'institut, les principales causes de ce décrochage récent sont l'augmentation plus rapide des coûts salariaux en France et la perte au cours des dernières années du « seul avantage comparatif » français, celui des prix moins élevés.
Après la réunification allemande, « une stratégie de compétitivité a été mise en œuvre méthodiquement et collectivement sur plusieurs années : maîtrise des déficits publics, investissements en recherche, réformes profondes du marché du travail, modération salariale durable », relève Coe-Rexecode.
« A l'inverse et à peu près au même moment, la France a imposé une réduction forte et uniforme de la durée du travail par la loi », avance l'institut, évoquant « une politique défavorable à la compétitivité ».
Pour remédier à cet écart de compétitivité, l'institut évoque plusieurs pistes, appelant notamment à « prendre en compte l'impératif de compétitivité dans toute réforme de la fiscalité », à « améliorer notre capacité à travailler ensemble » ou à « axer plus nettement l'effort de formation et de recherche sur le couplage recherche-industrie et le process industriel ».
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jeudi 20 janvier 2011 - 09h53
Et bien, il n'y à qu'à copier les Allemands , quitte à tordre le bras à certains syndicats; il en va de la survie de notre économie.