Michel-Édouard Leclerc a annoncé lundi qu'il allait, avec Intermarché, boycotter les futures discussions gouvernementales sur les filières agricoles, afin de protester contre l'adoption d'un amendement à la loi Macron, limitant la durée des contrats d'affiliation des commerçants indépendants.
Une réunion est notamment prévue mercredi – et non plus vendredi comme cela avait été annoncé précédemment – autour du ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll et de la secrétaire d'Etat chargée du Commerce Carole Delga pour discuter notamment de la filière du lait.
Les deux enseignes de distribution ont annoncé à l'AFP avoir décliné l'invitation du gouvernement pour y participer, ainsi que toutes celles qui suivront, tant que l'amendement 1681 ne sera pas retiré, confirmant des informations parues dans le magazine LSA.
Cet amendement, adopté par l'Assemblée nationale dans le cadre de l'examen du projet de loi Macron, prévoit de limiter à neuf ans les contrats d'affiliation entre les commerçants indépendants et les grandes enseignes de distribution.
Le gouvernement estime notamment que la durée trop longue de ces contrats nuit à la concurrence. « Il faut que le gouvernement détermine si nous sommes nuisibles ou profitables à l'économie française », s'insurge Michel-Édouard Leclerc.
« C'est quand même gonflé de sa part de venir nous demander notre aide pour soutenir les filières, alors que dans le même temps, il soutient un amendement qui vise à fragiliser le commerce indépendant dans son ensemble au profit des grands groupes de distribution intégrés, comme Carrefour, Casino ou Auchan », a déclaré le dirigeant des centres Leclerc.
« Intermarché et nous avons donc dit au gouvernement qu'il valait mieux qu'il sollicite la FCD (représentant des groupes intégrés, NDLR) pour travailler sur les produits agricoles vu que les indépendants étaient trop occupés à combattre la loi Macron ! », a-t-il ajouté.
« Nous n'avons rien contre le monde paysan, avec qui nous sommes tout prêts à discuter par ailleurs, mais il fallait marquer le coup », a-t-il expliqué.
Intermarché s'est déclaré lundi solidaire de cette démarche. Le groupement coopératif avait estimé le 2 février qu'avec cet amendement, « les députés avaient voté les conditions du démantèlement à court terme du commerce indépendant ».