La Turquie et l'UE ont convenu le 12 mai de « moderniser » leur union douanière, une révision jugée nécessaire par Ankara pour renforcer les relations commerciales avec les Européens et ne pas être laissé pour compte du vaste accord de libre-échange UE-USA en cours de négociation, le TIPP.
L'accord d'union douanière conclu en 1995 dans le cadre du processus d'ancrage de la Turquie à l'UE « présente des problèmes systémiques que nous devons résoudre », a déclaré le ministre turc de l'Économie, Nihat Zeybekci, après une rencontre avec la commissaire européenne au Commerce, Cecilia Malmström. « L'autre objectif important est d'être inclus dans le processus du TTIP », a-t-il ajouté.
La commissaire a exclu que la Turquie soit partie prenante des négociations en cours avec les Américains, dont elle a toutefois indiqué qu'Ankara était tenu au courant « de chaque étape ». Mais « quand l'accord sera conclu, la Turquie peut y être rattachée », a-t-elle affirmé, relevant qu'en tant que partenaire commercial de l'UE, Ankara sera « à l'évidence affectée » par un tel accord de négociation.
« Nous devons moderniser notre union douanière, qui est très ancienne », a-t-elle indiqué, précisant que les deux parties allaient lancer des négociations en ce sens, à l'issue d'un an de discussions techniques. « Cette initiative va doper les relations commerciales UE-Turquie », a-t-elle relevé.
« Plus de produits agricoles »
Le projet est d'étendre l'accord, portant pour l'essentiel sur les échanges de produits agricoles et industriels, aux marchés publics, services et investissements, a précisé la commissaire. « Plus de produits agricoles » devraient aussi être inclus, selon le ministre turc.
Candidate à l'UE depuis 2005, « la Turquie n'a pas renoncé à en devenir membre à part entière, et à la fin de ce processus (de révision) elle sera plus proche », a estimé M. Zeybekci. Les pourparlers d'adhésion de la Turquie, qui butent depuis des années sur les méfiances européennes envers un pays à population majoritairement musulmane et le maintien de la division de Chypre, ont encore subi un coup de frein depuis le raidissement de l'actuel régime turc.
Le ministre turc avait été précédé le 11 mai à Bruxelles par son homologue mexicain, Ildefonso Guajardo. Ce dernier avait également convenu avec Mme Malmström de moderniser l'accord commercial bilatéral en vigueur depuis 2000, afin de l'adapter au futur TTIP.