Plusieurs députés européens se sont inquiétés, jeudi, de l'impact éventuel pour les agriculteurs européens d'un accord de libre-échange entre l'UE et le Mercosur (Brésil, Argentine, Paraguay, Uruguay), pour lequel les négociations viennent d'être relancées.
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« Les producteurs et les consommateurs européens doivent être protégés et je ne pense pas qu'un accord commercial avec le Mercosur va les protéger, bien au contraire ! », a souligné lors d'un débat en session plénière à Strasbourg le conservateur britannique James Nicholson.
« Une nouvelle ouverture du marché se ferait au détriment des éleveurs des zones défavorisées européennes, sans garantie des normes sanitaires et sociales. Nous ne pouvons pas l'accepter », a martelé de son côté l'eurodéputé écologiste français José Bové.
« Une nouvelle fois, la Commission européenne brade son agriculture et ses paysans pour obtenir des contreparties aléatoires pour des entreprises de service », a-t-il ajouté.
Dix Etats européens, emmenés par la France, avaient déjà exprimé en mai leur inquiétude quant aux risques encourus par leur agriculture avec la relance de ces négociations.
Ces pourparlers avec le Mercosur avaient été rompus en 2004 car les pays européens redoutaient alors une trop forte concurrence des produits agricoles de l'Amérique du Sud. Ces craintes ne sont pas apaisées aujourd'hui.
Devant les députés, le commissaire européen au Commerce, Karel De Gucht, a assuré qu'un accord avec le Mercosur « pourrait profiter considérablement » à l'UE comme aux pays du bloc sud-américain.
« Nous connaissons une période économique difficile, nous ne pouvons pas nous permettre le luxe d'oublier le profit potentiel en matière de croissance et d'emploi de ce type d'accord », a ajouté le commissaire, un libéral belge, qui a assuré qu'il veillerait à obtenir un accord « équilibré ».
Les députés se sont émus par ailleurs de ne pas avoir été consultés par l'exécutif européen avant la relance de ces négociations, alors même que le traité de Lisbonne, récemment entré en vigueur, a donné au Parlement européen un droit de regard sur les accords commerciaux.
« Au moins par courtoisie, il aurait été bon de nous informer au préalable », a souligné le libéral britannique George Lyon.
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