Lors du meeting organisé le samedi 19 juin 2010 pour le lancement de son mouvement « République solidaire », Dominique de Villepin n'a pas oublié d'évoquer l'agriculture et le monde rural.
Devant près de 3.000 militants venus de toute la France et réunis pour l'occasion dans le treizième arrondissement parisien, l'ex-Premier ministre a prononcé le discours fondateur de son mouvement politique, « libre et indépendant », destiné à proposer une alternative à Nicolas Sarkozy dans la perspective de 2012.
Dominique de Villepin, qui a souligné avoir « vu le désespoir d'agriculteurs condamnés à travailler toujours plus pour presque rien », a dénoncé « les écarts de salaires qui se creusent ». « Ce sont toujours les mêmes (…) qui payent un si lourd tribut à la crise », a dénoncé Dominique de Villepin, en citant notamment les agriculteurs « qui veulent vivre de ce qu'ils produisent ».
La faute à qui ? A ce nouveau monde issu de la globalisation, duquel « émergent de nouvelles puissances », qui « consomment », « produisent » et « financent nos déficits », a martelé l'ancien Premier ministre.
Plus près de nous, il a épinglé parmi ses « nouvelles Bastilles à renverser » celles de l'argent, avec les grandes enseignes qui font « subir » leur lois aux agriculteurs.
D. de Villepin a appelé à « assumer une rigueur juste et partagée » qui « doit s’inscrire dans une démarche européenne, à l’heure où l’Europe traverse une de ses crises les plus graves ».
« Ce qu’il nous faut aujourd’hui, c’est changer radicalement d’orientation avec nos amis allemands » pour que l'Europe donne de nouveau « le sentiment que la préservation des intérêts des peuples » passe devant « la défense de dogmes ultralibéraux : politique de la concurrence, démantèlement de nos monopoles de services publics, dérégulation du marché agricole », a déclaré le fondateur de « République solidaire ».
« Sur des sujets aussi stratégiques pour la France que l’énergie ou l’agriculture, l’Europe doit aujourd’hui mieux prendre en compte nos spécificités, a déclaré D. de Villepin. Dans ces domaines vitaux, nous nous faisons imposer des mesures contraires à l’intérêt national. Nous devons être sans concessions pour défendre notre souveraineté. »
« Notre promesse républicaine » doit être portée « partout sur notre territoire », et c'est vrai pour la « campagne », a-t-il encore insisté.
« Par l’accès de tous aux services publics, par le soutien à l’installation, nous aurons plus d’échanges entre villes et campagnes, plus de peuplement, plus d’activités », a indiqué Dominique de Villepin. Selon lui, nos campagnes « nous donnent l’exemple de la solidarité au quotidien, comme dans les temps exceptionnels, face aux tempêtes, dans les Landes, la Charente-Maritime, en Vendée ou dans le Var.