Michel-Edouard Leclerc, président de l'Association des Centres distributeurs Leclerc, exprime sa vision du conflit qui oppose Leclerc à Lactalis. Il accuse ce dernier d'en être à l'origine, dans un texte publié sur son blog.
Il rappelle que « le groupement d'achat des centres E. Leclerc n'a eu aucun problème de signature de contrat avec les autres acteurs de la transformation laitière (Bongrain, Entremont, Laita, Yoplait, Saint-Hubert, etc.). Il n'y a eu problème que pour Lactalis ».
Il précise que ce n'est pas Leclerc qui a déréférencé Lactalis, mais que, à l'inverse, « c'est Lactalis qui a quitté le terrain de la négociation. Et c'est Lactalis qui, un mois avant la fin des négociations, a notifié à chaque centre E. Leclerc l'arrêt des livraisons de ses marques ».
Michel-Edouard Leclerc formule plusieurs hypothèses pour expliquer cette décision : « Volonté d'accentuer un rapport de force ? Stratégie pour minimiser son chiffre d'affaires dans l'idée que les autorités de la concurrence autoriseraient une éventuelle reprise de Yoplait ? Choix d'orienter sa production vers la vente de poudre de lait actuellement plus rémunératrice ? Nous n'en savons rien. Moi-même, je n'ai pas compris. »
« Toujours est-il que la décision de rupture est la sienne, martèle-t-il encore. Lactalis le revendique. La société a d'ailleurs anticipé, dès la fin de janvier, la baisse de ses ventes à E. Leclerc. C'est son droit. »
Il rappelle que les centres Leclerc restent demandeurs des marques de Lactalis, « mais pas à n'importe quel prix ». « Lactalis s'était présenté à la négociation avec les hausses tarifaires les plus élevées. Rien à voir avec une demande de simple répercussion des prix sur les producteurs. »
Selon Michel-Edouard Leclerc, des hausses « substantielles » étaient demandées sur les fromages : 12,25 % sur l'emmental et 8,3 % sur la mozzarella Galbani, soit une hausse « deux fois supérieure à celle du coût matière ».
Michel-Edouard Leclerc met de nouveau en avant sa stratégie de prix bas, dans l'intérêt du consommateur. « L'inconvénient est essentiellement pour les consommateurs auprès desquels nous ne pouvons qu'ensemble nous excuser pour ces ruptures. Mais nous aussi nous assumons. L'enseigne a une promesse à tenir en matière de prix. Et si nous avions cédé, on nous aurait, dès avril prochain, reproché et imputé ces hausses. »
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