Ce sont des producteurs inquiets mais combatifs qui ont débattu lors de l'assemblée générale de l'Association des producteurs de lait indépendants (Apli), le 5 septembre 2013 à Landelles-et-Coupigny (Calvados).
Devant une centaine de participants, André Lefranc, le président, appelle à ne pas être pessimiste malgré la situation économique tendue des exploitations et les cessations laitières. Leur message passe. « Si l'Apli n'avait pas existé, il y a longtemps que nous serions tous contractualisés, isolés et ignorants, devenant de la main-d'œuvre à bon marché, harangue-t-il. L'Apli, c'est la petite graine qui a bien germé et réveillé les consciences. »
L'Apli compte aujourd'hui 980 adhérents à jour de leurs cotisations, un chiffre qui progresse dans certaines régions après des défections les années précédentes. André Lefranc ne nie pas des problèmes : « un manque de moyens, de soutiens » et des dissensions internes qui ont abouti à plusieurs démissions au sein du bureau au printemps. « Les élections aux chambres d'agriculture ont fait beaucoup de bruit en interne », a-t-il reconnu.
Néanmoins, « le bilan est largement positif » même s'il reste « beaucoup de chemin à parcourir ». Pour compenser le manque de moyens, l'Apli compte sur la remobilisation des troupes. Elle compte aussi se rapprocher des autres filières d'élevage, et chercher le soutien des consommateurs.
Isabelle Connan, secrétaire, s'est félicitée de la reconnaissance politique obtenue par le mouvement. L'Apli a été reçue par le ministère et a été conviée aux tables rondes débutées le 8 avril sur l'organisation de la filière laitière – bien qu'il s'agisse de « réunions pour rien », selon elle. De plus, l'Apli compte à son actif la création de France Milk Board et du « lait équitable » de FaireFrance. Richard Blanc, président de FaireFrance, a indiqué que 500.000 briques de lait avaient déjà été vendues aux distributeurs, sur les 580.000 fabriquées.