L'organisation de producteurs (OP) acquiert progressivement la reconnaissance des laiteries et a signé ses deux premiers contrats-cadres. Mais les négociations sur le prix du lait sont particulièrement difficiles dans la conjoncture actuelle.
Malgré la chaleur et les moissons, environ 80 adhérents avaient fait le déplacement pour l'assemblée générale de l'OP France MilkBoard Grand Ouest (FMB GO), le 30 juin à Cuillé, en Mayenne. L'OP, désormais forte d'environ 300 membres, acquiert progressivement la reconnaissance des laiteries. « Les choses bougent, a confirmé Denis Jehannin, son président. Nous avons signé un contrat-cadre avec Savencia (ex-Bongrain) en octobre dernier, un autre avec la laiterie Vaubernier hier. Les discussions avancent - doucement - avec Lactalis et la laiterie des Saints Pères. Elles vont débuter avec la Sill. » Seul le groupe Bel estime que FMB GO n'est pas encore assez représentatif pour engager des négociations.
Denis Jehannin souligne également que les discussions peuvent se dérouler dans de bonnes conditions, avec « des échanges d'informations économiques qui ont lieu pendant les discussions avec les laiteries, dont certains éléments confidentiels. Mais ensuite, la phase de négociation est plus difficile... »
« Pas d'éclaircie avant 2016 »
« Mais aujourd'hui, sur le terrain, c'est le découragement suite aux annonces d'un prix 2015 qui devrait tourner autour de 300 €/1.000 l. » L'ambiance s'est d'ailleurs rafraîchie au fil du débat organisé l'après-midi entre la salle et les représentants de Lactalis, Christophe Bareyre, et de Savencia (ex-Bongrain), Rémi Lescene, auquel participaient également les deux médiateurs des contrats et un avocat.
Interrogés sur le prix du lait de juillet, aucun des deux industriels n'a pu annoncer un montant (l'AG de FMB GO n'étant pas l'enceinte appropriée), suscitant de vives protestations. « La conjoncture demeure difficile » et très incertaine, a expliqué Christophe Bareyre. Il n'y a pas vraiment eu consensus sur le niveau de prix lors des réunions avec les OP la semaine dernière... On espère avoir touché le fond en 2015, mais on ne sait pas quand les cours se relèveront. » A moyen et long terme, les perspectives sont positives, mais les industriels admettent être dans le plus grand flou à court terme, confrontés à une offre mondiale de lait en forte hausse (+3 %, soit 20 milliards de litres supplémentaires) face à une demande en repli. Aucun transformateur français ne s'est d'ailleurs risqué à annoncer un prix moyen annuel. « Il n'y aura pas d'éclaircie avant 2016 », a confirmé Rémi Lescene.
A télécharger : Note de conjoncture « Lait de vache » (FranceAgriMer, 30 juin 2015)