La Commission européenne a donné ce mardi 14 juin 2011 son feu vert à la prise de contrôle controversée du groupe laitier italien Parmalat par le français Lactalis.
L'opération doit permettre à Lactalis de devenir numéro un mondial du secteur laitier, avec un chiffre d'affaires d'environ 14 milliards d'euros.
Toutefois, « au terme de son enquête, la Commission a conclu que l'opération n'entraverait pas de manière significative le jeu d'une concurrence effective, que ce soit en Italie ou dans un autre pays de l'espace économique européen », a-t-elle indiqué dans un communiqué. Son feu vert n'est assorti d'aucune condition.
Lactalis avait provoqué une levée de boucliers en mars en Italie en annonçant être monté au capital de Parmalat et avoir atteint près de 29 %, une participation qui lui assurait déjà de facto le contrôle du groupe italien, au capital très éclaté.
Devant l'opposition du gouvernement italien, qui poussait à une alliance nationale pour contrer Lactalis, le groupe français a finalement annoncé le 26 avril 2011 le lancement d'une offre publique d'achat à 2,60 euros par titre sur le reste du capital.
Cette OPA a été ouverte le 23 mai 2011 et court jusqu'au 8 juillet. Son succès est conditionné à la détention d'au moins 55 % du capital. Parmalat a rejeté l'offre, la jugeant trop basse.
Mais le patron de la banque italienne Intesa Sanpaolo, qui détient environ 2,4 % de Parmalat et avait tenté en vain de mettre sur pied l'alliance italienne pour contrer Lactalis, a finalement jugé le lundi 13 juin 2011 « vraisemblable » que celle-ci apporte ses titres à l'OPA.
Dans le détail, Bruxelles dit avoir examiné les effets sur différents marchés des produits laitiers, notamment ceux du lait cru, frais ou de longue conservation, ainsi que ceux de la crème et des fromages.
« L'opération envisagée ne modifiera pas sensiblement la structure des marchés en cause étant donné l'accroissement négligeable des parts de marché et le fait que plusieurs concurrents sérieux continueront d'exercer une pression concurrentielle », détaille-t-elle.
En outre, « la nouvelle entité ne sera pas en mesure de restreindre la concurrence que ce soit au niveau de l'approvisionnement en lait cru ou en raison de l'extension de son portefeuille de produits », juge-t-elle.