« La priorité des priorités, c'est de montrer les dents pour préserver le foncier », a martelé Christiane Lambert lors de la discussion du rapport d'orientation de la FNSEA, à Biarritz mercredi.
Et pour ce faire, « c'est aussi mettre la barre très haut » a-t-elle poursuivi, arguant du fait « qu'à chaque fois que l'on nous prend du foncier, on affecte le potentiel de production et le potentiel économique ».
Car non seulement l'agriculture est touchée mais c'est aussi tout un territoire qui l'est car il se vend moins de tracteurs, cela restreint la zone de chalandise des coopératives, ce sont des cotisations sociales, d'assurance en moins...
Au même titre que doivent désormais être mises en place des compensations écologiques, la FNSEA revendique des compensations agricoles lorsque des terres sont grignotées. Plusieurs exemples ont été détaillés par les congressistes montrant le chemin sur lequel le syndicat voudrait que la France s'engage et qui implique une mise à contribution financière des maîtres d'ouvrage.
Christophe Hillairet pour l'Ile-de-France a ainsi expliqué qu'un fonds de compensation agricole abondé par Bouygues à hauteur d'un million d'euros a été négocié dans le cadre d'une emprise de 57 ha. Alain Bernier, président de la FDSEA de la Loire-Atlantique, a de son côté souligné qu'un fonds de compensation économique financé par Vinci a été créé dans le cadre du projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes.
« C'est une façon concrète de faire reconnaitre le travail des agriculteurs sur un territoire », a-t-il commenté. « Quand il y a captation de surface d'épandage, il faudrait, selon la FNSEA, que la compensation économique agricole qui va venir puisse servir à trouver des solutions pour le traitement des effluents ou la méthanisation ».
Selon la vice-présidente du syndicat, 110 députés sont déjà convaincus que la compensation agricole est une bonne idée et les sénateurs vont maintenant être sensibilisés à leur tour. L'objectif étant que cela soit accroché dans le code rural « et non dans le code de l'environnement », a-t-elle précisé.
Le congrès a été aussi l'occasion d'un mea culpa sur le dossier de la compensation écologique où du fait d'un refus d'implication du syndicalisme majoritaire, le champ libre a été laissé à l'Administration, Dreal en tête, pour imposer ses vues.
Corédacteur du rapport d'orientation, Henri Bies-Péré a plaidé auprès des congressistes pour que la centrale syndicale change de posture sur cette question en s'investissant dans le cahier des charges de ces compensations et en travaillant avec des scientifiques reconnus afin d'avoir voix au chapitre.
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