« C'est la plus grave crise en agriculture depuis trente ans », dénonce la FNSEA, à la suite de la publication des comptes provisoires de l'agriculture pour 2009, qui fait état d'une baisse de 30 % en moyenne des revenus agricoles.
Le syndicat majoritaire demande au gouvernement de se réengager dans la politique agricole pour atténuer les « drames humains » qui se déroulent en ce moment dans le milieu rural.
Orama, l'union des producteurs de céréales et oléoprotéagineux, alerte sur la chute des revenus céréaliers de 57 % en 2009. Orama espère que la réunion du Comité de suivi des grandes cultures, prévue le 8 juillet 2010, prendra des mesures pour limiter la baisse des aides Pac de 2010.
Dans le cadre des débats sur le projet de loi LMA (loi sur la modernisation de l'agriculture), ils appellent les députés à annuler l'obligation de souscrire une assurance récolte pour bénéficier de la DPA (déduction pour aléas). Pour les producteurs de grains, cette assurance ne présente « aucun intérêt ».
« Jusqu'où ira la chute ? », demandent la Confédération paysanne. La Confédération paysanne déplore un « bilan désastreux » des précédentes lois de modernisation et accuse les députés de ne plus s'intéresser « aux causes structurelles qui minent les agriculteurs ». Le syndicat déplore « la mise en compétition de toutes les agricultures du monde et entre pays européens » et demande que la LMA fixe des prix minimaux rémunérateurs, « indispensables » aux agriculteurs.
La Coordination rurale s'alarme d'une « baisse désastreuse » mais « sans surprise » et demande une Pac « libérée de l'OMC » qui prenne en compte des mesures de régulation et d'harmonisation des normes.
« Le président de la République a chanté sur tous les tons aux agriculteurs qu'il prend en compte leurs inquiétudes. Personne ne le croît car il ne suffit pas d'aller au chevet du malade, faut-il encore mettre en place une vraie et juste thérapie et pas un traitement d'accompagnement de fin de vie
professionnelle », , a pour sa part réagi le Modef.
« L'absence dans la loi de modernisation agricole d'un réel contenu à même de redresser la situation allié aux mesures d'austérité annoncées pour la rentrée et à un projet de réforme de la Pac plus libéral que jamais, amène droit dans le mur un secteur économique indispensable pour les peuples européens », estime le syndicat.
Enfin, « la débâcle est confirmée », selon le communiqué de presse de l'APCA (Assemblée permanente des chambres d'agriculture). Elle déplore les « effets désastreux de quinze années de démantèlement » et estime que l'Europe doit réinventer la régulation des marchés pour le bien de toute la chaîne alimentaire, du producteur au consommateur.
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