Des récoltes en retard et des volumes en recul pour les fruits d'été, c'est la tendance qui ressort des prévisions annoncées lors du Medfel, qui s'est tenu à Perpignan les 4, 5 et 6 mai 2010.
Les vergers ont souffert de l'hiver long et froid, ainsi que des pluies et du gel au printemps. Pour l'abricot, avec 170.000 tonnes annoncées en France, la récolte devrait reculer d'au moins 10 % par rapport à 2009. Le gel et les pluies de mars ont réduit le potentiel dans le Roussillon comme dans la vallée du Rhône. Au niveau européen, la récolte annoncée à 538.000 tonnes diminuerait seulement de 1 %, car en Italie et en Grèce les conditions climatiques ont été plus favorables.
Pour les pêches et nectarines destinées au marché du frais, la récolte européenne s'établirait à 2,7 millions de tonnes et reculerait de 4 % par rapport à 2009 et de 5 % par rapport à la moyenne des cinq dernières années. Les chiffres annoncés sont de 1,43 million de tonnes pour l'Italie, 666.000 tonnes pour l'Espagne, 318.000 tonnes pour la France et 281.000 tonnes pour la Grèce. En France, la baisse de volume atteindrait 7 %. La charge en fruits est moyenne cette année, et les surfaces continuent à reculer, sous la pression de la sharka mais aussi des problèmes de rentabilité.
Dans les quatre pays producteurs de pêches et nectarines, la campagne de 2009 a été très difficile sur le plan économique. Au début de la campagne, les prix ont baissé très rapidement et ne se sont pas relevés, même après la perte de 50.000 tonnes en août en Espagne à cause de la grêle. Pour 2010, les récoltes vont démarrer avec 10 à 15 jours de retard. Le marché devrait être plus ouvert en début de campagne, car le potentiel de la région la plus précoce, l'Andalousie, a été réduit de moitié par les fortes pluies. La production en milieu de saison risque par contre ensuite d'être plus groupée.
La demande sera-t-elle au rendez-vous ? Beaucoup de facteurs vont entrer en ligne de compte, de la météo sur les lieux de consommation jusqu'aux possibilités d'exportation vers les pays de l'Est et la Russie, en passant par le pouvoir d'achat des consommateurs et le comportement des distributeurs.