Selon une enquête du Crédoc (Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie) réalisée à la demande de la Fédération nationale des syndicats forestiers privés de France et du Centre national de la propriété forestière, auprès d’un panel de propriétaires possédant plus d’un hectare de bois (90 % des surfaces boisées privées), la moitié d’entre eux (51 %) réaliseraient des coupes pour leurs besoins personnels (bois de chauffage).
Mais trop peu (18 %) s'intéresseraient à leur exploitation commerciale et en tireraient des revenus.
Au contraire, 28 % des propriétaires interrogés (qui pour 31 % d'entre eux sont ou ont été agriculteurs) considèrent que leur bois leur coûte de l'argent.
Si 35 % des propriétaires forestiers possédant plus d'un hectare de bois en font un usage personnel, « l’intérêt financier, associé en particulier à la vente de bois, motive moins de 10 % d’entre eux », précise le Crédoc.
D'ailleurs, « un quart seulement des propriétaires privés connaît le prix du bois vendu à des intermédiaires », et « beaucoup méconnaissent les circuits de vente », affirme la note du Crédoc.
Plus largement, relève le centre de recherche, « moins d’un propriétaire sur quatre estime que le prix du bois est suffisamment intéressant pour inciter à faire des coupes (23 %) ».
La filière du bois compte sur l'analyse des résultats révélés par cette enquête pour « développer auprès (des propiétaires forestiers) des actions incitatives » à la vente de bois. Elle espère en tirer « un volume plus important de coupes ».
L'enjeu, explique le Crédoc, est de « contribuer aux objectifs énergétiques que la France s’est fixés pour 2020 » dans le contexte du Grenelle de l'environnement, à savoir faire passer la part de la consommation énergétique issue d’énergies renouvelables de 9 % à 23 %. Dans cette objectif, la filière sylvicole « doit se moderniser pour accroître ses débouchés et impliquer les propriétaires afin de stimuler la mise sur le marché des coupes de bois », insiste l'étude.
Mais le centre de recherche a déjà constaté que « le morcellement de la propriété forestière limite l’exploitation et la valorisation économique des forêts privées », et qu'il faut atteindre 150 hectares pour que plus de 50 % des propriétaires disent rechercher un produit financier. « Actuellement, ce sont essentiellement les grandes propriétés forestières qui alimentent le marché des coupes de bois », insiste le Crédoc.
Tant que les bois privés ne seront considérés comme sources de revenus que par une minorité de leurs propriétaires, et que ceux-ci ne retireront pas de bénéfices de leur bien, l’exploitation de la forêt privée stagnera, analyse le Crédoc.
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vendredi 07 mai 2010 - 13h47
Ceux qui achètent ou plutot enlèvent le bois gagnent de l'argent (notamment le bois energie:le discours est le suivant:" on vous enleve tout ça, mais on ne vous donne rien; comprenez, les frais d'exploitation"... N'empêche que les plaquettes pour les chaudières sont revendues entre 150 et 200 euros la tonnes !). Dans ces conditions, les propriétaires n'ont aucune raison d'accepter de fournir de la matière première gratuitement et préfèrent qu'elle reste dans le bois; il y a le temps. Nous ne sommes pas des pigeons.