Acheter une propriété agricole, des vignes ou des forêts reste une bonne alternative pour les investisseurs, en dépit d'une rentabilité faible et de la crise, ont indiqué, mercredi, à Paris, les responsables d'AgriFrance, spécialisé dans le foncier rural au sein de BNP Paribas.
Le foncier rural apparaît comme « une option raisonnable et porteuse d'avenir » à ceux qui veulent diversifier leurs placements et investir dans des secteurs moins classiques que l'art, les métaux précieux ou l'immobilier.
« C'est une valeur-refuge », a déclaré Benoît Léchenault, de la division AgriFrance. « Les bilans des grandes exploitations sont mauvais, les prix des céréales ont baissé de plus de 30 % en deux ans, le prix des engrais a beaucoup augmenté ; pourtant, le marché se porte plutôt bien », a-t-il déclaré au cours d'une conférence de presse.
« On a plus de demandes que d'offres pour des exploitations de plusieurs centaines d'hectares en France, où les prix sont un peu moins élevés qu'à l'étranger », a-t-il ajouté. « Il faut cependant avoir une vision à long terme, car ces investissements ne sont pas tout de suite rentables. »
En France, les prix les plus forts à l'hectare ont été atteints en Picardie, avec 11.000 euros en moyenne par hectare, selon un rapport présenté par AgriFrance.
Concernant les propriétés viticoles, Benoît Léchenault constate qu'il y a beaucoup plus de propriétés à vendre aujourd'hui qu'il y a deux ans. « Dans le Bordelais, l'ensemble des propriétés viticoles à vendre actuellement vaut 700 millions d'euros, soit deux fois plus qu'il y a deux ans. »
L'offre est donc abondante, mais la demande est faible, sauf celle provenant de riches étrangers, d'Inde et d'Asie. Le rendement n'est que de 0,5 % pour les propriétés viticoles, mais les étrangers sont intéressés par le prestige et l'image liée aux grands vins français.
Concernant les forêts, la situation reste difficile, avec une baisse des prix des bois. « La tranquille forêt fait cependant de plus en plus d'adeptes chez les investisseurs malmenés par les marchés financiers », et la demande en massifs forestiers de qualité reste élevée.
En 2008, 140 massifs de plus de 100 hectares ont été vendus au prix moyen de 10.990 euros par hectare.
La demande est forte, surtout en provenance des personnes n'ayant pas d'héritiers directs. La loi prévoit un abattement fiscal de 75 % sur les forêts pour ceux qui en héritent.
Enfin, dernier secteur, les grandes propriétés d'agrément en France, là où la crise est vraiment présente. « Il n'y a pas d'acquéreur, les prix ont baissé, c'est un marché figé et gelé, y compris dans les régions considérées comme les plus attrayantes comme le sud de la France. » Il y a peu d'offres, car les propriétaires préfèrent attendre des jours meilleurs.
Bulle
jeudi 25 mars 2010 - 08h55
Investir autant d'argent dans quelque chose aussi peu rentable? Cela ressemble, en tous cas a court terme a une bulle.